Pegasus : Le Maroc lance quatre nouvelles citations directes en diffamation
Par le biais de ses deux avocats à Paris, Maîtres Olivier Barattelli et Rodolphe Bossemut, le Maroc a lancé « quatre nouvelles citations directes en diffamation ». Ces dernières visent le quotidien Le Monde, le site Mediapart et Radio France. Le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, dépose aussi une plainte en « dénonciation calomnieuse » contre Mediapart et son directeur de publication Edwy Plenel.
Quatre nouvelles citations directes en diffamation ont été lancées contre Le Monde, Radio France et Mediapart, dans le cadre de l’affaire Pegasus, a rapporté l’AFP. Cette procédure permet, en effet, de saisir directement le « tribunal correctionnel » de Paris. C’est le moyen le plus rapide qui permet d’éviter l’enquête du juge, susceptible d’être engluée et contrariée dans son cours.
Le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a déposé, de son côté, Mercredi à Paris, une plainte en « dénonciation calomnieuse » contre Mediapart et son directeur de publication Edwy Plenel, a annoncé l’avocat du ministre, Me Rodolphe Bosselut, dans un communiqué cité également par l’Agence de Presse Française.
Le ministre entend contester « les allégations insidieuses et les calomnies colportées depuis plusieurs jours par ces médias qui portent des accusations graves contre des institutions qu’il représente, sans avancer la moindre preuve concrète », poursuit la même source soulignant « que le ministre dénonce encore « une cabale médiatique » ».
« Une première audience procédurale est prévue le 15 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse », informe la même source.
Pour rappel, le Maroc avait lancé, le 22 juillet 2021, une première procédure en diffamation contre Forbidden Storiens et Amnesty, les deux organisations ayant soi-disant obtenu la liste des téléphones ciblés par les clients de Pegasus, logiciel développé par le groupe israélien NSO qui, par ailleurs, dément catégoriquement avoir mis sur écoute le Roi Mohammed VI, le président français et son entourage. Rappelons que l’ancien patron des services de renseignements français Bernard Squarcini , dans une interview accordée ce mercredi 28 juillet à l’hebdomadaire « Le Point » exprime son étonnement face aux calomnies des trois organes de presse français et désavoue catégoriquement leurs affirmations.