La période actuelle constitue une phase transitoire dans la réforme du secteur du transport urbain
La période actuelle constitue une phase transitoire dans le processus de réforme du secteur du transport urbain et les prochaines étapes visant à parachever la mise en place du plan de gouvernance relatif aux agglomérations urbaines, en prenant en compte leurs spécificités, a souligné, mardi à Rabat, le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb.
Ces étapes reposent sur la contribution dans l’investissement de nouveaux projets structurants relatifs au transport public, la prise de mesures nécessaires pour intégrer les différents réseaux de transport public et l’adoption d’un système de tickets unique, en particulier à Casablanca et Rabat, ainsi que la mobilisation de nouvelles ressources et le renforcement de la coordination entre politiques de transport et planification urbaine, a indiqué M. Boutayeb dans un exposé devant la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants sur « les déplacements urbains: défis et perspectives d’avenir ».
Il a également précisé que la réussite du transport public sur des voies spécifiques nécessite l’intégration de ce secteur dans une vision globale du système de mobilité urbaine, notant que cette proposition doit être accompagnée d’une réhabilitation des lignes des bus autour des axes du transport public sur des voies spécifiques, de la création de pôles de correspondance multimodal (Tramway, Bus et Grands taxis) et de la mise en place de plans de circulation et de roulage, entre autres.
Le ministre a aussi indiqué qu’afin de permettre au transport public urbain de se développer au sein des agglomérations, il s’avère nécessaire la mise en place d’axes structurants pour les transports dans des voies spécifiques, estimant que les besoins financiers des dix principales agglomérations du pays en matière d’infrastructures pourraient atteindre 30 milliards dirhams, dont 70% consacrés aux agglomérations de Casablanca et Rabat-Salé-Témara.
Conscientes de l’importance de l’élaboration d’une approche globale et durable pour promouvoir le transport public urbain, les autorités publiques ont mis en place depuis 2006 d’importantes réformes liées au secteur de planification et aux cadres institutionnel et financier, relevant que ces réformes ont été adoptées selon une approche participative avec l’ensemble des acteurs actifs dans le domaine, avec le soutien d’experts internationaux, a-t-il poursuivi.
M. Boutayeb a, par ailleurs, rappelé que les objectifs de cette réforme reposent sur la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire adéquat, un financement durable, ainsi qu’une bonne gestion de la circulation et des voies urbaines, afin de mettre en place un transport public efficace qui garantit un meilleur accès aux usagers et améliore la compétitivité des villes.
Il a, en outre, passé en revue les initiatives entreprises dans le domaine, notamment la création, au titre de l’exercice budgétaire 2007, du Fonds d’accompagnement des réformes de transport routier urbain et interurbain (FART) et le lancement entre 2011 et 2012 des lignes du Tramway de Rabat-Salé (20 km) et de Casablanca (31 km), ayant permis aux usagers de reprendre confiance en les moyens de transport public et de mettre en œuvre les mécanismes de la Société de développement local (SDL), à la lumière de la Charte communale de 2008, outre la mise en place de partenariats entre l’État et les collectivités territoriales afin d’investir dans des projets structurants à même d’améliorer l’attractivité des grandes agglomérations du pays.
De leur côté, les députés ont souligné que les moyens et les ressources humaines ne permettent pas aux collectivités locales de gérer ce secteur public qui reste exposé à certaines contraintes, citant notamment le chevauchement des compétences, le manque de coordination et l’absence de convergence.
Ils ont également estimé que le secteur du transport public urbain souffre de dysfonctionnements au niveau de la qualité et de la sécurité dans les grandes villes, en dépit des efforts consentis en la matière, soulignant la nécessité de mettre en place une stratégie à même de promouvoir ce service et revoir l’arsenal juridique y afférent.