Pérou : le Congrès accepte de discuter de la destitution du président sur fond d’accusations de corruption
Le Congrès péruvien a accepté, samedi, d’examiner une motion de destitution déposée par l’opposition à l’encontre du président, Pedro Pablo Kuczynski, sur fond d’accusations qu’une entreprise qu’il dirigeait aurait reçu des pots de vin de la compagnie de BTP brésilienne « Odebrecht ».
D’après l’agence officielle « Andina », le Congrès, contrôlé par l’opposition sous la bannière du parti « Fuerza popular » (Force Populaire), a voté, avec 93 voix pour et 17 contre, en faveur de l’examen, jeudi prochain, d’une motion de destitution du président. De l’avis de l’opposition, « Kuczynski a perdu sa crédibilité en affirmant à maintes reprises qu’il n’avait aucun lien avec la compagnie Odebrecht », qui a révélé, cette semaine, avoir versé entre 2004 et 2007 près de 800.000 dollars à la société Westfield Capital, que contrôlait l’ex-banquier, tout en exerçant les fonctions de ministre de l’Économie et de Chef du gouvernement du président Alejandro Toledo (2001-2006).
Le président Kuczynski avait assuré que les informations véhiculées étaient « fausses », en affirmant qu’il fera face à ces accusations et qu’il ne se cachera pas parce que « il n’y a aucune raison de le faire ».
« Je suis un honnête homme et je l’ai été de toute ma vie. Je suis prêt à défendre la vérité devant la Commission d’enquête (du Congrès) et devant le Bureau du Procureur », avait affirmé le chef d’État du Pérou.
La prochaine étape sera de convoquer, jeudi prochain, le président Kuczynski devant l’organe législatif du pays pour qu’il puisse se défendre des accusations portées contre lui, a souligné le président du Congrès, Luis Galerreta, en relevant que le président peut se présenter en personnes ou se faire représenter par sa défense.
Il faut 87 voix pour destituer le chef de l’État et le parti « Fuerza popular » de Keiko Fujimori, fille de l’ex président Alberto Fujimori, dispose de 71 siège sur les 130 que compte le Congrès.
Outre M. Kuczynski, l’enquête sur le scandale de la compagnie « Oderbrecht » touche plusieurs ex présidents, dont Ollanta Humala, qui se trouve actuellement en détention, en attendant son jugement pour corruption et blanchiment d’argent lors de la campagne présidentielle de 2011.