Pétrole de schiste : 53 milliards de barils à portée de main

Le Maroc, connu pour ses paysages variés et sa richesse culturelle, est assis sur une véritable manne énergétique jusqu’ici largement inexploitée. Selon un rapport, le royaume disposerait de plus de 53 milliards de barils de pétrole de schiste enfouis dans son sous-sol, soit près de 3,5 % des réserves mondiales. Pourtant, ces ressources restent aujourd’hui à l’état latent, alors que le pays continue d’importer la majeure partie de ses besoins en énergie, pesant lourdement sur son économie.

Actuellement, le Maroc ne produit qu’environ 3 000 barils de pétrole par jour, selon l’Agence nationale des hydrocarbures et des mines (ONHYM). Ce chiffre est dérisoire comparé à une demande nationale évaluée à 300 000 barils quotidiens. Cet écart colossal met en évidence la nécessité d’explorer des solutions internes, notamment par le biais de l’exploitation des riches gisements de pétrole de schiste que recèle le pays.

Les principales réserves de pétrole de schiste marocaines sont localisées dans trois régions clés : Timahdite, Tarfaya et Tanger. Le site de Timahdite, situé à environ 180 kilomètres au sud-est de Rabat, est estimé à lui seul à 15 milliards de barils. Selon les recherches, une tonne de roche prélevée à Timahdite pourrait produire jusqu’à 140 litres de pétrole.

Tarfaya, région côtière du sud-ouest du pays, recèle un potentiel encore plus important, avec des réserves estimées à 22 milliards de barils. Les rendements pétroliers de cette zone oscillent entre 15 et 100 litres par tonne de roche. Enfin, Tanger, dans le nord du pays, complète cette carte stratégique avec des gisements à l’intérêt certain.

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Souvent confondu avec le gaz de schiste, le pétrole de schiste s’en distingue par ses méthodes d’extraction. Celui-ci se trouve dans des couches rocheuses superficielles et est libéré par un processus de chauffage à haute température. En revanche, le gaz de schiste est présent dans des formations plus profondes et nécessite des techniques telles que la fracturation hydraulique. Ces deux ressources énergétiques sont qualifiées de « non conventionnelles », en raison de leur coût d’extraction élevé et des exigences technologiques complexes qu’elles impliquent.

L’intérêt pour le pétrole de schiste au Maroc ne date pas d’hier. Les premières recherches à Tanger remontent aux années 1930. Par la suite, les sites de Timahdite et Tarfaya ont été identifiés comme des zones prometteuses. Les études effectuées sur ces sites ont confirmé leur potentiel énergétique élevé. D’autres découvertes, bien que plus modestes, ont également été réalisées dans des régions comme Meknès et Essaouira.

Malgré ces avancées, l’exploitation du pétrole de schiste marocain reste marginale. Les raisons sont multiples : coûts élevés des technologies nécessaires, faibles investissements et manque de volonté politique pour mener à bien ces projets d’envergure.

Une opportunité stratégique pour l’avenir

Le développement des réserves de pétrole de schiste pourrait transformer le paysage énergétique du Maroc. En réduisant sa dépendance aux importations coûteuses, le pays aurait la possibilité de renforcer son économie et de réduire son déficit commercial. Une exploitation à grande échelle créerait également des emplois et ouvrirait la voie à une plus grande souveraineté énergétique.

Néanmoins, les défis ne manquent pas. L’extraction du pétrole de schiste est une entreprise coûteuse, nécessitant des investissements considérables dans des infrastructures et des technologies de pointe. En outre, les questions environnementales doivent être abordées avec la plus grande rigueur. Le processus de chauffage requis pour libérer le pétrole peut avoir des répercussions sur les écosystèmes locaux, exigeant des mesures d’atténuation appropriées.

Avec ses 53 milliards de barils de pétrole de schiste, le Maroc dispose d’une réserve énergétique qui, si elle est exploitée judicieusement, pourrait représenter un tournant décisif pour le développement économique du pays. Toutefois, le chemin vers cette exploitation passe par une stratégie nationale claire, des partenariats internationaux solides et une gestion éclairée des risques environnementaux. Le trésor caché du Maroc attend encore d’être révélé au grand jour.

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