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Pilules abortives illégales : un danger croissant au Maroc

Au Maroc, la vente illégale de pilules à base de Misoprostol, utilisées pour interrompre les grossesses, se propage sur les réseaux sociaux. Bien que ce médicament soit interdit depuis 2018, il continue d’être vendu à des prix élevés et sans suivi médical, mettant en danger la santé de nombreuses personnes.

Sur les réseaux sociaux et sur certaines plateformes numériques comme TikTok, la vente illégale de pilules contenant du Misoprostol se répand de manière inquiétante. Ce médicament, utilisé principalement pour provoquer une interruption volontaire de grossesse (IVG), a été retiré des pharmacies dès 2018, dans le cadre d’une politique visant à protéger la santé publique. Pourtant, malgré cette interdiction, il continue d’être vendu clandestinement à travers le pays, mettant en danger de nombreuses personnes, souvent sans aucun suivi médical.

À l’origine, le Misoprostol était conçu pour traiter les rhumatismes et les ulcères gastriques. Cependant, à cause de ses effets secondaires graves sur la grossesse, il a été interdit dans plusieurs pays, dont la France. Malheureusement, cette interdiction n’a pas empêché sa commercialisation illégale. Au Maroc, il est désormais largement connu sous le nom de « pilules abortives ». Ces pilules sont utilisées par certaines personnes qui cherchent à interrompre une grossesse, mais sans aucune supervision médicale, ce qui peut entraîner de graves complications.

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Ce médicament est introduit illégalement dans le pays et vendu à des prix souvent exorbitants. Sur des plateformes comme Facebook « Marketplace », une boîte de huit comprimés peut se vendre entre 1 300 et 1 500 dirhams, soit bien plus que dans les pays où sa vente est légale. De plus, une dose complète nécessite généralement douze comprimés, obligeant ainsi les consommateurs à acheter deux boîtes, augmentant d’autant le coût total de l’opération.

Les choses deviennent encore plus préoccupantes lorsque l’on observe les groupes, pages et comptes personnels sur les réseaux sociaux qui promeuvent activement ces pilules. Certains de ces vendeurs proposent même un « suivi médical » et une livraison à domicile, garantissant une totale confidentialité. Toutefois, cette vente anarchique soulève de sérieuses inquiétudes concernant la sécurité des produits, leur traçabilité et l’absence de contrôle sur la qualité.

Face à cette situation, la Fédération Nationale des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (FNSPM) a tiré la sonnette d’alarme en envoyant une lettre aux autorités douanières. Ils dénoncent les dangers de ces pilules, souvent fabriquées dans des laboratoires clandestins, ne respectant pas les normes de production et de stockage. La FNSPM appelle les autorités à prendre des mesures fermes pour stopper ce commerce illégal, qui constitue une menace directe pour la santé publique.

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