Piqué au vif par les critiques du CNI, Sanchez veut en découdre avec ses espions pour ostraciser le Maroc
Par Hassan Alaoui
Le torchon brule entre le chef du gouvernement et les services secrets espagnols. En cause, les phrases assassines distillées ça et là dans la presse espagnole par le Centro Nacional de Intelligencia (CNI), qui accuse le gouvernement de ne pas avoir été à la hauteur dans la gestion de l’affaire Ghali, non sans rappeler à cet égard, que Sanchez demeure beaucoup moins aguerri politiquement que son prédécesseur, Jose Luis Rodriguez Zapatero, réputé pour sa connaissance profonde du Maroc.
Le président du gouvernement espagnol, particulièrement sensible aux critiques sur ses prestations politiques et qui ne supporte pas du tout la contradiction, est furieux d’apprendre que les services de renseignement de son pays le considèrent comme n’ayant pas l’étoffe de la responsabilité qu’il occupe, du fait, avancent-ils, qu’il s’est laissé envahir par ses émotions personnelles dans une vaine tentative de s’affirmer face au leadership international du Roi Mohammed VI, tout en s’obstinant à vouloir provoquer le Maroc, un partenaire fiable et privilégié de l’Espagne et de l’ensemble des pays de l’Union européenne.
Sanchez vs. CNI
Surfant sur la fragilité de l’égo de Sanchez, les faucons de son cabinet s’attèlent, désormais, à cristalliser sa colère, dans le but inavoué d’inciter Sanchez, à régler ses comptes avec les responsables du CNI, en les accusant, ni plus ni moins, d’avoir informé leurs homologues marocains de l’entrée de Ghali sur le territoire espagnol.
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De l’avis des observateurs les plus avertis de la scène politique espagnole, ce coup de Jarnac fomenté actuellement contre le CNI, par les « néocons » de la Moncloa, témoigne, sans nul doute, de l’urgence de juguler, autant que faire se peut, les reproches de plus en plus pressants sur l’effroyable amateurisme diplomatique dont a fait preuve Sanchez dans le cadre de la crise entre Rabat et Madrid et qui, de l’aveu même de ses plus proches conseillers, pourrait à très court terme, sonner le glas de sa carrière politique, et plus gravement, mettre en cause la crédibilité de l’Espagne au sein même de l’Union européenne, laquelle s’est trouvée embarquée, bien malgré elle, dans le tourbillon de l’affaire Ghali,…en raison des sombres lubies du chef de gouvernement ibérique.
L’éminence noire de la Moncloa
Toujours, selon les mêmes sources, les conseillers de l’ombre du Cabinet Sanchez chercheraient donc, à travers la mise en cause des services du CNI, à inverser insidieusement la cause à effet de la crise maroco-espagnole, en l’imputant in fine aux services de sécurité marocains, avant de pouvoir ergoter sans fin, sur la place qu’occupent ces institutions au sein de l’édifice du pouvoir au Maroc et leur influence dans la prise de décision.
C’est bizarrement, ce genre de théorie boiteuse qui a été récemment développé par le site « El Confidencial », dans le sillage de l’affaire Ghali. Dans un article publié le 27 mai dernier, un des journalistes au sein de ce site acquis à la Moncloa, est allé jusqu’à affirmer que « la crise avec l’Espagne s’est décidée entre le Souverain marocain et un cercle restreint de trois hauts dignitaires, comprenant le conseiller royal Fouad Ali El Himma, le Directeur Général du contre-espionnage extérieur et du Directeur Général du pôle sécuritaire DGSN/DGST« .
Par contre, ce qui n’est absolument pas surprenant, c’est que l’auteur de cet article commandé se nomme Ignacio Cembrero, un journaliste qui perore sur son « indépendance » après être devenu l’éminence noire officielle, d’un gouvernement Sanchez en débandade continue.