Plaidoyer à Rabat pour la mise en place d’un dispositif juridique relatif à la protection des enfants contre la violence sexuelle
Les participants à un atelier de partage des réalisations à mi-parcours du projet du renforcement du système marocain de la protection intégrale de l’enfance ont appelé, jeudi à Rabat, à la mise en place d’un dispositif juridique et procédural relatif à la protection des enfants contre toutes les formes de violence sexuelle.
Les participants à cet atelier organisé par l’association AMANE « Meilleur avenir pour nos enfants », en partenariat avec le ministère de la justice, l’ONG espagnole « Ayuda, Intercambio y Desarrollo », avec l’appui financier de l’agence espagnole de coopération internationale et de développement, ont noté que le projet du renforcement du système marocain de la protection intégrale de l’enfance, mené dans les villes de Tanger et Tétouan, a pour objectif de contribuer au renforcement de la démocratie en appuyant le système de justice pour les mineurs au Maroc.
Ils ont également souligné que le projet vise spécifiquement à renforcer la réponse juridique et sociale face à la violence sexuelle envers les mineurs à travers le soutien des capacités des membres des comités de coordination des tribunaux en matière de détection, de prise en charge et d’orientation des cas de violence sexuelle et la promotion d’un plaidoyer politique et citoyen sur la violence sexuelle à l’encontre des enfants. Et de poursuivre que la réforme du code pénal et la mise en place d’un projet de loi portant sur cette réforme est un moment propice pour entreprendre les réadaptations nécessaires et mettre la législation pénale marocaine en conformité aussi bien avec les engagements internationaux du Royaume qu’avec les revendications de la société civile engagée dans la protection des enfants.
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Dans ce cadre, ils ont rappelé que le Maroc a ratifié les principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme et ceux spécifiques aux droits de l’enfant, notamment la Convention des Nations-Unis relative aux droits de l’enfant et la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Lanzarote 2007). Les participants ont également souligné l’importance de faire un bilan du cadre juridique actuel et des réformes en cours au Maroc en relation avec les violences sexuelles, de combler les vides juridiques et les problématiques de mise en application des normes nationales et internationales adoptées par le Maroc, et de formuler des recommandations visant l’amélioration du cadre juridique en relation avec ce phénomène.
Ils ont, en outre, relevé un certain nombre de défis, en l’occurrence la faible coordination entre les institutions et la société civile, le manque de connaissance sur les violences sexuelles et de compétences spécifiques pour traiter les cas de violence sexuelle, plaidant pour la mise en place de centres et d’espaces d’écoute et de soins spécialisés accessibles à tous. Un an après le lancement de ce projet, les ONG AMANE et AIDA ont organisé cet atelier en vue de partager et discuter avec les acteurs de protection de l’enfance, les réalisations accomplies notamment les résultats de la ligne de base qui a été effectuée à Tanger et Tetouan en liaison avec la cartographie présentée au démarrage du projet, ainsi que les résultats concernant l’étude comparative du cadre juridique national et international en relation avec les violences sexuelles à l’encontre des enfants.