Plan d’action gouvernemental pour le redressement des distributeurs d’eau et d’électricité
Le ministère de l’Intérieur a mis fin aux activités de la direction actuelle de l’association des projets sociaux des agences et sociétés de distribution d’eau, d’électricité et d’assainissement au Maroc. Cette décision fait suite aux alertes émises par les agences et sociétés indépendantes autorisées à distribuer ces services, et qui étaient contrôlées par le Syndicat national des travailleurs de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement affilié à l’Union marocaine du travail (UMT).
Suite à de nombreuses accusations portées contre la gestion de l’Association des entreprises sociales des régies et sociétés d’eau, d’électricité et d’assainissement liquide au Maroc, ainsi que contre la Caisse mutuelle de sécurité sociale (CMSS), le directeur des régies de distribution du ministère de l’Intérieur a adressé, le 1er avril 2024, une lettre aux directeurs des sociétés de gestion déléguée et des régies autonomes. Cette lettre les informait de nouvelles mesures administratives et financières.
La lettre du ministère est arrivée au lendemain de la réunion du Conseil national de l’Union nationale des travailleurs de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement au Maroc, tenue le 28 mars 2024. Sous la supervision du secrétaire général de l’UMT, une nouvelle présidence et un nouveau secrétariat national ont été élus, conservant les mêmes dirigeants historiques, dont Ahmed Khalili Bensmail, âgé de plus de 84 ans et dont l’état de santé est considéré comme instable par son entourage.
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Par ailleurs, les directeurs généraux des agences indépendantes, ainsi que ceux de Lydec, Amandis et Ridal à Casablanca, Rabat, Tanger et Tétouan, ont reçu un mémorandum de la direction des réseaux publics locaux de la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT). Ce document décrit les nouvelles procédures transitoires pour la gestion de la fondation des œuvres sociales et des deux fonds mutuels, procédures qui pourraient priver des milliers d’employés des agences de distribution et des entreprises déléguées de leurs droits légitimes.
En attendant une évaluation complète de la situation financière et administrative par un audit supervisé par les institutions compétentes, le ministère de l’Intérieur a décidé, à titre de mesure intermédiaire, de suspendre l’Association des Œuvres Sociales des Agences et Sociétés d’Eau et d’Électricité (AOSASEE), créée en 1999 et depuis lors sous l’emprise d’une faction syndicale et d’un président unique.
Concernant le Fonds de couverture et de protection sociale et le Fonds d’entraide et de couverture complémentaire, le ministère a décidé de les transférer temporairement à Ridal, suivant des procédures spécifiques et précises énoncées dans une note détaillée envoyée à toutes les parties concernées. Il a également demandé l’application immédiate de ces mesures dès le début du mois en cours.
Pour rappel, depuis 2018, les militants pour la protection des fonds publics ont tiré la sonnette d’alarme concernant les déséquilibres financiers de l’association sociale des affaires des agences et sociétés d’assainissement des eaux, de l’électricité et des liquides au Maroc. À cette époque, il était estimé que le budget de l’association s’élevait à environ 17 milliards de centimes par an, alimenté par l’attribution de 1 % du total des transactions des agences concernées.