PLF-2019: Mezouar plaide à Casablanca pour une réflexion de fond sur le système fiscal
Le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar, a plaidé, mercredi à Casablanca, pour une réflexion de fond sur le système fiscal pour « ramener la confiance au tissu économique marocain« , dans le sillage du débat autour du projet de loi de finances 2019 (PLF).
« Nous demandons à ce qu’une réflexion de fond soit engagée sur la fiscalité qui peut être un puissant levier de régulation, de développement et d’équité économique« , a souligné Mezouar lors d’une rencontre, au siège de la CGEM, pour la présentation des grandes lignes du PLF par le ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Benchaâboun.
Le chef du patronat a annoncé qu’il s’est mis d’accord avec le ministre pour tenir des assises de la fiscalité au cours du premier semestre de l’année 2019, précisant que « ces assises doivent fixer les grandes lignes d’une réforme à inscrire dans une loi de programmation fiscale« .
Les entreprises ont besoin aujourd’hui d’un « choc de confiance« , a-t-il insisté, ajoutant que cette confiance doit être bâtie sur la neutralité de la TVA, la neutralité juridique dans le traitement fiscal, une fiscalité qui n’impacte pas les restructurations d’entreprises et la progressivité de l’Impôt sur les sociétés (IS), qui doit s’inscrire dans la durée pour permettre aux petites entreprises de sortir de la précarité de l’informel.
Saluant la baisse du taux de l’IS de 20% à 17,5% pour les sociétés soumises au taux normal et qui réalisent des bénéfices situés dans la tranche de bénéfices de 300.001 à 1.000.000 de dirhams, il a considéré que des mesures incitatives en faveur de la relance de l’investissement étaient nécessaires, tout en regrettant l’absence du crédit impôt en faveur de la recherche.
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Évoquant le règlement de la dette liée à la TVA cumulée durant les dernières années au profit des entreprises du secteur privé et des entreprises publiques, Mezouar a estimé que les 40 milliards de dirhams sur lesquels l’Etat s’est engagé permettront d’apporter de l’oxygène à l’économie et de débloquer l’acte d’investir.
De son côté, le ministre de l’Économie et des Finances a expliqué les principes de base qui ont édicté l’architecture du PLF-2019, en insistant sur le besoin de redonner confiance aux investisseurs et aux opérateurs économiques et d’accélérer la réforme du système fiscal.
Benchaâboun a assuré que le gouvernement prévoit d’adopter une série de mesures pour stimuler l’investissement privé à travers l’activation des réformes législatives, organisationnelles et institutionnelles visant à améliorer le climat d’affaires, soulignant la détermination de l’exécutif à accélérer la réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI), de manière à les doter des attributions nécessaires pour accomplir au mieux leurs missions de promotion de l’investissement et de création des opportunités d’emplois.
Il a, par ailleurs, fait observer que les contraintes liées particulièrement à la hausse des cours du pétrole et du gaz et aux chantiers sociaux urgents auront un impact direct sur les équilibres financiers, une situation qui nécessite des mesures permettant de maîtriser les dépenses et d’instaurer des mécanismes susceptibles d’atténuer le fardeau qui pèse sur le budget de l’investissement
Le ministre, qui a passé en revue les principales dispositions du PLF 2019, a rappelé que le PLF prévoit un taux de croissance de 3,2%, un taux d’inflation limité à 2% et une réduction du déficit budgétaire à 3,3%.
Et d’ajouter qu’un intérêt particulier est accordé à la mise en œuvre de la vision stratégique de SM le Roi Mohammed VI tendant vers la consolidation du rayonnement international du Royaume et de sa position en tant qu’acteur régional.