PLF 2025 : Poursuivre le renforcement des fondements de l’État social
La poursuite du renforcement des fondements de l’État social figure au centre des priorités du gouvernement en 2025, selon la note d’orientation du projet de loi de finances (PLF) au titre de l’année prochaine.
« Le Maroc a inauguré une nouvelle phase de réformes majeures et sans précédent qui renforcent son modèle social et de développement, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à travers notamment le lancement de projets visant à généraliser la protection sociale et à renforcer les fondements de l’État social », indique cette note adressée par le Chef du gouvernement aux départements ministériels.
Au cours des deux dernières années, le gouvernement a œuvré à généraliser l’Assurance Maladie Obligatoire de base (AMO) pour l’ensemble des citoyens, conformément aux objectifs et au calendrier fixé par Sa Majesté le Roi pour ce grand projet social, ajoute la même source.
Ainsi, jusqu’en juin 2024, plus de 4 millions de familles, soit plus de 11 millions de citoyens, bénéficient de l’AMO pour les personnes incapables de payer les cotisations, ce qui représente un coût annuel de près de 9 milliards de dirhams (MMDH).
En accompagnant le projet de généralisation de l’AMO, le gouvernement poursuivra la mise en œuvre de la réforme globale du système de santé national, visant à fournir des services de santé de qualité aux citoyens, à travers la réhabilitation de l’offre de soins, la valorisation et le renforcement des ressources humaines, l’amélioration de la gouvernance du système de santé national et la mise en place d’un système d’information intégré.
Dans ce cadre, le gouvernement renforcera l’offre de soins en poursuivant la réhabilitation des centres hospitaliers régionaux et provinciaux, en reconstruisant l’hôpital Ibn Sina à Rabat avec une infrastructure et une conception de nouvelle génération, ainsi qu’en accélérant les travaux de construction et d’équipement des Centres hospitaliers universitaires (CHU) d’Agadir et de Laâyoune.
Il s’agit également de poursuivre la construction et l’équipement des hôpitaux universitaires à Errachidia, Beni Mellal et Guelmim, afin de permettre à chaque région du Royaume de disposer d’un CHU, en plus de la réhabilitation des hôpitaux universitaires existants.
Parallèlement, le gouvernement poursuivra le programme de réhabilitation de près de 1.400 établissements de soins de santé primaires, qui représentent la première destination des patients dans leur parcours de soins et la pierre angulaire du rapprochement des services de santé des citoyens et de la garantie de leur qualité, dont les deux tiers se trouvent en milieu rural et dans les zones reculées.
La note précise que le gouvernement a réussi à réhabiliter un total de 872 centres de santé, auxquels s’ajouteront 524 autres centres de santé dont les travaux de réhabilitation seront achevés avant la fin du mois d’avril 2025.
En ce qui concerne la valorisation des ressources humaines et la motivation du capital humain dans le secteur de la santé, le gouvernement mettra en œuvre la loi sur la fonction publique de la santé, en augmentant le niveau de l’encadrement médical et paramédical pour atteindre 25 professionnels pour 10.000 habitants à l’horizon 2026 et 45 professionnels de la santé pour 10.000 habitants en 2030.
Parallèlement, le gouvernement créera les postes budgétaires nécessaires pour accompagner et répondre aux besoins du secteur en ressources humaines.
Soucieux de renforcer la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’offre de soins, le gouvernement activera les groupements sanitaires territoriaux, la Haute Autorité de la santé, l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé et l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés.
En outre, le gouvernement équipera toutes les infrastructures de santé, y compris les établissements de soins de santé primaires, de systèmes et équipements informatiques, avec pour objectif l’équipement complet du système d’information intégré avant la fin de l’année 2025.
Conformément aux Hautes directives Royales, le gouvernement poursuivra la mise en œuvre effective du projet de l’aide sociale directe, notamment en opérationnalisant l’Agence nationale de soutien social, pour assurer la réalisation et la durabilité des impacts sociaux et économiques attendus de ce programme Royal.
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Et de noter que le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale directe atteignait, jusqu’en juin 2024, environ 3,8 millions de familles comprenant plus de 5 millions d’enfants, avec un coût annuel d’environ 25 MMDH.
Ce soutien sera augmenté à partir de janvier 2025, pour atteindre 250 dirhams par enfant pour les trois premiers enfants scolarisés ou de moins de 6 ans ou en situation de handicap (350 dirhams).
Ce soutien sera de 175 dirhams pour les enfants non scolarisés. Pour les orphelins de père de moins de six ans ou poursuivant leurs études, ce soutien atteindra 375 dirhams par enfant pour les trois premiers enfants, avec un minimum de 500 dirhams par famille, portant ainsi le coût total du programme à 26,5 milliards de dirhams pour l’année 2025.
Le gouvernement assurera le financement nécessaire pour généraliser la couverture santé et l’aide sociale directe en réorientant les ressources initialement allouées à plusieurs programmes sociaux et les revenus de la contribution solidaire sur les bénéfices et revenus des entreprises, ainsi que les recettes fiscales dédiées au Fonds d’Appui à la Protection Sociale et à la Cohésion Sociale, et les marges résultant de la poursuite de la réforme progressive de la Caisse de compensation.
À partir de 2025, le gouvernement achèvera la mise en œuvre des composantes du projet de généralisation de la protection sociale dans les délais impartis, en élargissant l’adhésion aux régimes de retraite et en généralisant l’indemnisation pour perte d’emploi en faveur des personnes disposant d’un emploi stable.
Par ailleurs, le gouvernement a accéléré, depuis son installation, la mise en œuvre du système de ciblage représenté par le Registre national de la population et le Registre social unifié, en mobilisant tous les moyens financiers, logistiques et humains nécessaires, ce qui a permis l’inscription de plus de 5 millions de familles, soit plus de 18 millions de citoyens, dans le Registre social unifié jusqu’à fin juin 2024.
Ainsi, le gouvernement est déterminé à améliorer l’efficacité de ce système et renforcer son efficacité dans le ciblage des familles et la simplification de leur accès aux programmes de soutien social.
Avec MAP