Polémique à la Chambre des conseillers pour une question orale posée en langue amazighe
Une question orale posée, ce mardi 5 janvier, en langue amazighe, par un député du groupe Authenticité et Modernité, à la Chambre des Conseillers, relative à l’amendement de la convention de la sécurité sociale au profit des marocains résidant aux Pays-Bas, destinée au ministre de l’emploi et des affaires sociales, a suscité une polémique au sein de la Chambre.
Le président du groupe Authenticité et Modernité, Aziz Benazouz, a expliqué en justifiant les motifs l’ayant conduit à poser cette question en langue amazighe que ce sujet concerne une grande partie de membres de la communauté marocaine établie aux Pays Bas qui parlent la langue amazighe, relevant que le ministre en charge du dossier maîtrise également cette langue.
Lui répliquant, le groupe Justice et développement a souligné dans un mot d’ordre que la loi organique relative à l’officialisation de la langue amazighe n’a pas encore vu le jour, et que de ce fait, elle ne doit pas faire l’objet de « surenchères ».
Le conseiller Abdessalam Lebbar du groupe istiqlalien l’unité et l’égalitarisme estime, quant à lui, que nul ne minimise la valeur de la langue amazighe, appelant à réunir les conditions nécessaires à même de valoriser cette langue.
De son côté, Abdelhamid Fatihi, du groupe socialiste, a souligné que le problème n’est pas lié à la langue amazighe ou à n’importe quelle autre langue, mais il est plutôt lié à la capacité de concevoir un projet complet permettant d’introduire cette langue de « manière saine » dans la vie publique (enseignement, santé….), appelant à accélérer le processus d’adoption de la loi organique relative à la langue amazighe.
Quant à Mme Touraya Lahrach de la CDT, elle a estimé de son côté que chaque conseiller a le droit de s’exprimer dans la langue amazighe, à condition que la traduction soit assurée par la Chambre.
Le président de la séance a insisté dans son intervention sur le fait que personne n’est habilité à interdire à un conseiller de poser la question en langue amazighe qui est consacrée par la Constitution comme langue officielle, indiquant que le procès-verbal de cette séance sera publié dans le Bulletin officiel de la Chambre des conseillers.