Policy Paper : L’IMIS propose la souveraineté industrielle du secteur automobile
L’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique (IMIS) a publié ce lundi 25 avril 2022, un Policy Paper intitulé « Quel positionnement d’avenir pour l’industrie automobile marocaine ? ». Dans cette étude, les auteurs analysent les effets des transformations digitales, écologiques et sociétales sur l’industrie automobile mondiale, accélérés à la fois par le contexte post-pandémique et la reconfiguration géopolitique à l’œuvre.
Le Maroc a réussi le challenge de développement de son industrie automobile. Au cours des dix dernières années, le pays s’illustre clairement à travers les performances particulièrement remarquables de son secteur automobile qui a atteint des niveaux de croissance soutenus. Aujourd’hui, grâce à son positionnement géographique et de sa stabilité, le Maroc est indéniablement le fer-de-lance de l’automobile sur le continent. Aujourd’hui, elle est la plateforme de production et d’exportation d’équipements et de véhicules automobiles la plus prisée en Afrique par les groupes étrangers de renom tels que RENAULT, SNOP, GMD, BAMESA, DELPHI, YAZAKI, SEWS, SAINT-GOBAIN et plus récemment PSA Peugeot Citroën.
En secteur stratégique dans la politique industrielle nationale, l’industrie automobile dégage depuis les années 2000, une croissance annuelle à deux chiffres à l’égard de la création d’emploi et de l’exportation. Selon le ministère de l’industrie, le secteur a recruté entre 2014 et 2019 plus de 147.72 personnes. En 2021, il a fait un chiffre d’affaires de plus de 83, 8 md DHS à l’export.
Cependant, comme tous les secteurs, impossible de s’échapper aux effets des transformations sociétales du monde soutenues par le digital, l’écologie et aujourd’hui renforcées par la double crise sanitaire et géopolitique en cours. Ce qui dès lors légitime toute interrogation sur le positionnement d’avenir de l’Industrie Automobile ?
C’est justement pour répondre à cette question, que des chercheurs marocains ont voulu enquêter sur le secteur automobile marocain en dressant le bilan et les perspectives.
« Quel positionnement pour l’Industrie Automobile Marocaine ? »
Se livrant dans une analyse holistique du secteur, le rapport de l’IMIS publié sous la direction du Professeur Ahmed Azirar, directeur de recherche au sein de l’institut, de Mme Hafsa El Bekri, enseignante-chercheure en économie internationale et Hicham Sebti, enseignant-chercheur en management analyse les effets des transformations digitales, écologiques et sociétales sur l’industrie automobile mondiale, accélérés à la fois par le contexte post-pandémique et la reconfiguration géopolitique à l’œuvre.
Les auteurs de ce Policy Paper proposent une grille d’analyse multidimensionnelle combinant enjeux stratégiques relatifs aux mutations post-Covid-19, à la transition écologique, à la transformation digitale et au développement inclusif, et dimensions opérationnelles en rapport avec l’organisation de la production, le financement, la formation et les mesures d’accompagnement du secteur.
Crise sanitaire, compétitivité, digitale et développement inclusif, le secteur face à ses défis.
En rapport avec la reprise post-Covid-19, les experts de l’IMIS appellent à renforcer la résilience économique de l’industrie automobile marocaine et à repenser le positionnement du Maroc dans la nouvelle structuration régionale des chaînes de valeur. Face au défi de compétitivité économique décarbonée, le rapport identifie les mix motorisation / énergies à privilégier par les industriels installés au Maroc pour positionner le pays en « front-runner » au niveau mondial et l’ériger ainsi en plateforme de jonction UE-Med-Afrique sur les questions énergétiques et environnementales.
Les auteurs de cette étude identifient par ailleurs une fenêtre de tir relative à la transformation digitale du secteur, notamment les opportunités d’investissement en recherche et développement que présente le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, pays considéré comme laboratoire de l’industrie automobile du futur.
Autre enjeu pour cette industrie : l’émergence du capital-investissement au Maroc. Dans ce sillage, le rapport met en lumière la nécessité de renforcer le développement inclusif du secteur et d’accroître sa souveraineté industrielle.