La politique d’immigration du Maroc et ses initiatives en faveur des migrants et réfugiés, mises en avant à New York
La politique d’immigration du Maroc et ses initiatives en faveur des migrants et réfugiés se trouvant sur son territoire ont été mises en avant au siège des Nations-Unies à New York, dans le cadre des travaux de l’Audition parlementaire annuelle, qui se tient du 21 au 23 février à l’initiative de l’Union interparlementaire (UIP) et de l’Assemblée générale de l’ONU.
Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre de la préparation de la Conférence intergouvernementale prévue en décembre prochain au Maroc pour l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, est marquée par la participation d’une importante délégation parlementaire marocaine. Intervenant à cette occasion, Ahmed Toumi, député à la Chambre des représentants, a rappelé que le Maroc s’est doté en 2013 d’une nouvelle politique de migration qui prévoit l’intégration socio-économique des migrants se trouvant sur son territoire.
Une année plus tard, a poursuivi M. Toumi, le gouvernement marocain a adopté la stratégie nationale de l’immigration et de l’asile, notant que cette stratégie compte 27 objectifs spécifiques, 11 programmes et 81 actions. Dans ce cadre, le Maroc a lancé deux campagnes de régularisations des migrants, durant laquelle plus de 85 pc des demandes de régularisation avaient été acceptées, ce qui a abouti à la régularisation de 27.000 migrants et la scolarisation de 7.300 enfants, a-t-il précisé.
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Le député a expliqué que la stratégie marocaine de l’immigration et de l’asile permet également aux migrants de bénéficier d’un accès plein et entier aux services publics et à l’emploi, relevant qu’à titre d’exemple 25.000 cartes RAMED ont été distribuées aux bénéficiaires. Et de souligner, à cet égard, que la politique marocaine d’immigration n’est que l’application des principes contenus dans la constitution du Royaume, notamment son article 30 qui octroie aux migrants les mêmes droits que les Marocains, y compris le droit de voter dans les élections locales.
M. Toumi a aussi relevé que dans le cadre de la lutte contre le racisme et la xénophobie, le Maroc est en train d’affiner et de rehausser les normes en matière de qualification de ces actes et leur traitement par l’ensemble des institutions impliquées, notamment la police et la justice, à travers la formation et la sensibilisation. De son côté, Nabil Cheikhi, Conseiller et président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des Conseillers, a relevé que si les liens entre les flux migratoires et le crime organisé sont connus de tous, il est important d’attirer l’attention sur un phénomène nouveau relatif aux connections entre certains groupes séparatistes et les réseaux d’immigration clandestine.
Selon lui, ces groupes séparatistes recourent ainsi aux pratiques condamnables du trafic et de traite d’êtres humains et de l’immigration clandestine afin de profiter de la déstabilisation régionale qui en résulte. Outre MM. Cheikhi et Toumi, la délégation parlementaire marocaine est composée de Bolon Salek, député-secrétaire à la Chambre des représentants, Mohamed Zouitene, rapporteur de la commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des MRE, et Said Satraouy, chef de division des relations extérieures et de la coopération.
La délégation est également composée des membres de la Chambre des conseillers, Hamid Couscous, et Ahmed Touizi. Intervenant aussi à cette occasion, le directeur des Affaires de la migration au ministère délégué chargé des Marocains Résidant à l’Etranger et des Affaires de la migration, Ahmed Skim, a souligné que depuis 2013, la politique nationale d’immigration et d’Asile du Maroc a été inspirée par la clairvoyance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
De pays d’émigration et de transit, a-t-il relevé, le Maroc s’est transformé au cours des quinze dernières années en un pays d’immigration pour un nombre croissant de migrants subsahariens et de réfugiés de toutes origines. De ce fait, la politique migratoire marocaine a été conçue justement pour venir en aide à ces migrants et réfugiés, a expliqué M. Skim, précisant que cette politique s’est ainsi traduites par deux campagnes de régularisation de la situation administrative des étrangers en situation irrégulière, une initiative sans précédent dans la région.
Et d’ajouter que le gouvernement marocain a aussi entamé en parallèle un processus de régularisation des réfugiés placés sous le mandat du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR). Il s’agit également de la mise à niveau du cadre réglementaire et législatif qui a permis l’adoption par le parlement marocain d’une nouvelle loi sur la traite des êtres humains et l’élaboration de deux projets de loi sur la migration et l’asile, a poursuivi M. Skim.
Tenue sous le thème « Vers un pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières: la perspective parlementaire », cette audition revêt une importance particulière en ce sens qu’elle permet d’avoir une perspective parlementaire globale sur les questions clés de la migration, de même qu’elle contribue à éclairer les négociations de l’ONU sur le Pacte mondial sur la migration. Ce Pacte représente, en effet, un nouveau cadre pour les dispositions pratiques devant être mises en place aux échelles mondiale et nationale pour garantir une bonne gouvernance des migrations dans le respect des droits des migrants et de la souveraineté étatique.
La rencontre rassemble des parlementaires, des académiciens, des acteurs du secteur privé et de la société civile, ainsi que des représentants d’institutions nationales des droits de l’Homme. Le premier de six rounds de négociations d’un pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière a été lancé, mardi, à l’Assemblée générale de l’ONU, en vue d’aboutir à un texte qui sera signé, en décembre prochain, lors d’une conférence internationale prévue au Maroc.
Ce pacte non-contraignant est composé de 22 engagements visant à ce que les migrants, qu’ils recherchent une vie meilleure ou fuient la violence et la pauvreté, puissent le faire de manière sûre, prévisible et ordonnée. Les négociations autour de ces engagements se tiennent au siège des Nations-Unies à New York, à raison d’un round par mois, jusqu’à juillet. La signature du texte résultant de ces discussions sera faite formellement les 10 et 11 décembre prochain à Marrakech. Le pacte s’inspire du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba, ainsi que de la Déclaration du Dialogue de haut-niveau sur les migrations internationales et le développement adoptée en octobre 2013.