Pollution marine: l’UE s’attaque aux produits en plastique à usage unique
La Commission européenne a proposé lundi de nouvelles règles pour réduire les déchets marins, ciblant les dix produits en plastique à usage unique les plus présents sur les plages et dans les mers européennes, ainsi que les engins de pêche perdus ou abandonnés.
« Les nouvelles mesures proposées différeront en fonction des produits visés », explique l’exécutif européen dans un communiqué, notant que « dans les cas où des solutions de remplacement sont facilement disponibles et peu coûteuses, les produits en plastique à usage unique seront exclus du marché ».
Cette interdiction s’appliquera aux bâtonnets de coton-tige, couverts, assiettes, pailles, bâtonnets mélangeurs pour boissons et tiges pour ballons en plastique qui devront désormais être produits uniquement à partir de matériaux plus durables.
Pour les produits qui ne peuvent être directement remplacés, les nouvelles règles visent à limiter leur utilisation par une réduction de la consommation au niveau national, des prescriptions pour la conception et l’étiquetage des produits, ainsi que des obligations de gestion et de nettoyage des déchets incombant aux fabricants.
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S’agissant des engins de pêche qui représentent 27 % de l’ensemble des déchets qui jonchent les plages, la Commission européenne entend compléter le cadre d’action existant avec des régimes de responsabilité des producteurs applicables aux engins de pêche contenant du plastique. Ainsi, les fabricants d’engins de pêche en plastique devront prendre en charge les coûts de collecte des déchets à partir des installations de réception portuaires, ainsi que les coûts de leur transport et traitement.
En vertu des nouvelles règles, les États membres seront également tenus de sensibiliser les consommateurs aux effets néfastes des dépôts sauvages de déchets de produits en plastique à usage unique et d’engins de pêche ainsi que sur les systèmes de réutilisation et les solutions de gestion des déchets qui s’offrent pour ces produits.
« Les déchets plastiques constituent indéniablement un dossier de premier ordre. Les Européens doivent s’y attaquer de concert, car les déchets plastiques finissent dans l’air que nous respirons, dans notre sol, dans nos océans et dans nos aliments », souligne le premier vice-président de la Commission européenne chargé du développement durable, Frans Timmermans.
Les nouvelles règles « permettront, au moyen d’une série de mesures, de réduire l’offre de produits en plastique à usage unique dans les rayons de nos supermarchés. Certains de ces articles seront interdits et remplacés par des produits de substitution plus propres, ce qui permettra au consommateur de continuer d’utiliser ses produits préférés », ajoute-t-il.
Selon la Commission européenne, les mesures proposées permettraient d’éviter l’émission de 3,4 millions de tonnes équivalent CO2, ainsi que des dommages environnementaux dont le coût s’élèverait à 22 milliards d’euros.