Post-Brexit: Le Royaume-Uni appelé à développer ses relations avec le Maroc
Le Royaume-Uni est appelé à développer ses relations avec le Maroc, qui a la spécificité d’être la porte de l’Afrique, a affirmé, jeudi soir à Rabat, le Lord Peter Ricketts, diplomate de longue date et membre de la chambre haute du parlement britannique.
Le Maroc doit être plus présent dans la politique étrangère du Royaume-Uni après le Brexit, a insisté le Lord Peter Ricketts qui animait une conférence à l’Académie du Royaume du Maroc sous le thème « Britain, the European Union and a Changing World Order » (La Grande-Bretagne, l’Union européenne et un ordre mondial en mutation), mettant l’accent sur l’importance pour son pays de développer ses relations avec le continent africain qui dispose de plusieurs atouts.
Il a aussi mis en relief la qualité des relations diplomatiques qui lient depuis 800 ans le Maroc et le Royaume-Uni, rappelant la visite en février dernier au Royaume du Prince Harry et son épouse Meghan Markle, ainsi que la tenue mardi à Rabat du dialogue stratégique Maroc-Grande Bretagne.
Le Lord Peter Ricketts a en outre salué le climat de stabilité au Maroc, ainsi que le développement que connaît le Royaume notamment sur les plans économique, industriel et des infrastructures.
Le conférencier a par ailleurs évoqué les facteurs qui ont poussé la majorité des britanniques a voté en faveur du Brexit, citant, entre autres, les répercussions de la mondialisation, la crise économique de 2009 et la politique d’austérité qui a suivi, ainsi que la pression migratoire exercée par les citoyens d’Europe de l’est, estimant que le Brexit ajoute un facteur d’incertitude au système international.
Le départ du Royaume-Uni change la géométrie au sein de l’Union européenne, a-t-il dit, notant que son pays se trouve devant la nécessité de renégocier des dizaines d’accords de libre-échange.
Il a également soutenu que les considérations économiques et commerciales seront prioritaires dans la politique internationale post-Brexit du Royaume-Uni.
Selon lui, les dirigeants de son pays doivent oeuvrer pour rétablir la confiance internationale dans le Royaume-Uni après le Brexit.
En dépit de toutes ces répercussions du Brexit, le Lord Peter Ricketts s’est dit confiant que le Royaume-Uni dispose de plusieurs atouts à même de relever les défis, citant, à cet égard, la stabilité, le système judiciaire, la diplomatie, la culture et la langue.
Ouvrant cette rencontre, le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri a affirmé que l’organisation de cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la nouvelle phase entamée par l’Académie à travers son ouverture sur les visions culturelles distinguées et les expériences et expertises pionnières.
Il s’agit aussi de contribuer au traitement des questions et problématiques qui constituent une source d’inquiétude civilisationnelle pour la société dont l’environnement, le développement, la modernité, la paix et la sécurité internationales et le dialogue entre les cultures, les civilisations et les religions, a ajouté M. Lahjomri.
Organisée dans le cadre des activités de l’Académie du Royaume du Maroc, cette conférence a été l’occasion d’analyser les nouvelles tendances et les répercussions du départ probable de la Grande-Bretagne de l’UE.
Le conférencier a également abordé l’impact du Brexit sur la politique étrangère britannique, le rôle que jouera l’UE dans le monde à venir, et ses répercussions possibles pour les intérêts de tous ses amis et voisins comme le Maroc.
La conférence se tient dans un contexte de débat mouvementé en Grande-Bretagne au sujet de ses futures relations avec l’Union européenne, selon les organisateurs.
Ce débat est un des indicateurs des nombreux et profonds changements en cours sur la scène internationale.
La dégradation du système de multilatéralité mis en place depuis 1945, le retour de la grande compétitivité des superpuissances et la montée des États nationalistes, peu enclins à respecter les règles qui sont établies, ont pour conséquence une incertitude accrue dans le monde pour les autres pays, relèvent-ils.