Pour Guterres, l’ONU « doit rester la colonne vertébrale du multilatéralisme »
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a affirmé jeudi que l’organisation internationale « doit rester la colonne vertébrale du multiculturalisme » pour faire face aux menaces dans un monde à l’aube d’une nouvelle ère.
“À maintes reprises, l’ONU a fait preuve de son pouvoir fédérateur et de sa capacité de former de vastes coalitions et de faciliter les efforts diplomatiques. Notre Organisation est et doit rester la colonne vertébrale du multilatéralisme”, a dit le chef de l’ONU à l’occasion de la publication de sa note d’orientation sur le Nouvel Agenda pour la paix.
Il a relevé que dans un monde fracturé et troublé, “il incombe aux États de préserver notre institution universelle”. “N’attendons pas d’être enlisés dans les dissensions et les fractures : C’est maintenant qu’il nous faut agir”, a-t-il ajouté. Le chef de l’ONU a noté que la nouvelle ère est “déjà marquée par un niveau de tensions géopolitiques et de concurrence entre grandes puissances jamais atteint depuis des décennies”.
Pour lui, les menaces nouvelles et émergentes auxquelles est confronté le monde exigent une action urgente et concertée. Il a cité, dans ce cadre, des conflits “plus complexes, plus meurtriers et plus difficiles à résoudre”, les inquiétudes quant à la possibilité d’une guerre nucléaire, les inégalités qui se creusent, le recul des droits des femmes, la défiance accrue à l’égard des institutions publiques, le terrorisme, l’urgence climatique, et la crise en Ukraine.
Selon M. Guterres, les cadres de coopération mondiale ne se sont pas adaptés à ce nouveau paysage mondial. Dans la déclaration des 75 ans de l’ONU, il lui a été demandé d’étudier les menaces mondiales et de formuler des recommandations concrètes sur la manière d’y répondre.
Sa note d’orientation sur le Nouvel Agenda pour la paix présente un ensemble “complet et ambitieux de recommandations qui tiennent compte de la nature interdépendante de bon nombre de ces défis”, a-t-il dit aux Etats membres.
Ces propositions d’action concrètes s’inscrivent dans quatre domaines prioritaires. La première des priorités est, selon le chef de l’ONU, de prendre des “mesures énergiques pour renforcer la prévention au niveau mondial, en remédiant aux risques stratégiques et aux divisions géopolitiques”.
La note d’orientation appelle les États membres à s’engager à nouveau de toute urgence en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires et à renforcer les normes mondiales visant à prévenir l’utilisation et la prolifération de ces armes.
Dans le deuxième domaine d’action prioritaire, la note d’orientation propose une vision de la prévention des conflits et de la violence et du maintien de la paix qui s’applique à tous. Elle appelle à un nouveau paradigme de la prévention, qui combatte la violence sous toutes ses formes, privilégie la médiation, promeut la cohésion sociale et donne la priorité aux liens entre le développement durable, l’action climatique et la paix.
La troisième priorité, selon Guterres, est d’empêcher la militarisation des nouveaux domaines et des nouvelles technologies et de promouvoir l’innovation responsable. La note d’orientation présente des propositions détaillées à l’intention des États membres visant à empêcher les affrontements de se propager dans l’espace et le cyberespace.
Quant à la quatrième priorité, elle se rapporte à la révision du mécanisme de sécurité collective afin d’en restaurer la légitimité et l’efficacité. Dans la note d’orientation, le chef de l’ONU recommande de réformer de toute urgence le Conseil de sécurité pour le rendre plus juste et plus représentatif, et de démocratiser ses procédures.
Il propose aussi de revitaliser les travaux de l’Assemblée générale et de réformer les mécanismes de désarmement et de renforcer le rôle de la Commission de consolidation de la paix.
Avec MAP