Présentation à Rome de l’expérience marocaine en matière de prévention de l’extrémisme
Le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des oulémas, Ahmed Abbadi, a exposé mardi à Rome l’expérience « pionnière » du Maroc en matière de lutte contre l’extrémisme et de déconstruction du discours jihadiste qui cible particulièrement les jeunes.
Cette expérience représente aujourd’hui un modèle à suivre au niveau international d’autant plus qu’elle se base sur une approche intégrée, ce qui en fait une source d’inspiration pour les différents pays, a souligné M. Abbadi qui donnait une conférence au Centre islamique et culturel de Rome en présence de l’ambassadeur du Royaume en Italie, Hassan Abouyoub.
Les flots de discours extrémistes déversés sur les réseaux sociaux ont pour objet d’exercer un attrait sur les jeunes catégories à travers la confiscation de rêves comme la pureté religieuse, l’unité, le salut, la dignité, a souligné le secrétaire général, précisant que les groupes extrémistes confisquent notamment aux individus le rêve de la pureté en prétendant favoriser un retour à « la religion authentique, y compris le jihad comme devoir religieux ».
Une telle approche, a-t-il dit, a apporté des réponses appropriées aux dérives extrémistes dans la région et le monde, lesquelles sont véhiculées via les nouvelles technologies de la communication.
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De l’avis de M. Abbadi, il est nécessaire de concevoir des discours alternatifs aussi bien créatifs qu’attractifs destinés aux jeunes générations en développant des jeux vidéo, des bandes dessinées et des dessins animés à même de porter les nobles valeurs qui incitent à la tolérance et à la paix, sans oublier le renforcement des capacités des prédicateurs et cadres religieux.
Il a dans ce contexte indiqué que la Rabita Mohammedia a lancé une plateforme web baptisé « Wahdat Al-Fitra » permettant de développer des outils modernes de communication, l’objectif étant d’anticiper et de lutter contre les dangers du discours de la haine et de la violence. Il s’agit de barrer la route aux marchands de la religion et tous ceux qui dénaturent ses valeurs authentiques et sa noble finalité.
Cette initiative, a-t-il poursuivi, est le fruit d’une collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il a été également procédé à la mise en application d’un programme d’apprentissage par les pairs dans les établissements pénitentiaires dont ont bénéficié 22.000 personnes qui œuvrent désormais à contrer le discours extrémistes dans le milieu carcéral.
Il a indiqué que la mise en oeuvre réussie de ce programme a ouvert la voie à sa généralisation au sein des établissements scolaires par le biais des clubs de la citoyenneté et de la vie scolaire.