Présidence de l’UE : la France veut réformer l’espace Schengen

La France veut mettre à profit sa présidence du Conseil de l’Union européenne pour convaincre les vingt-sept de la nécessité de réformer l’espace Schengen, afin de mieux protéger les frontières.

La réforme de l’espace Schengen est l’un des thèmes centraux mis en avant par le Président français Emmanuel Macron lors de ses précédents discours sur les priorités de la présidence française du Conseil de l’UE, en décembre et en janvier.

Mercredi à Tourcoing en amont d’une réunion informelle des ministres européens de l’Intérieur qui doivent plancher, jeudi et vendredi à Lille, sur la question de la sécurité des frontières européennes, le Chef de l’Etat français a proposé que l’Union européenne crée dès le 3 mars un conseil de pilotage de l’espace Schengen, doté d’un mécanisme d’intervention rapide, afin de mieux agir en cas de crise aux frontières extérieures de l’UE.

Emmanuel Macron a également exprimé le souhait d’établir « un véritable conseil Schengen pour piloter l’espace Schengen, à l’image de ce que nous avons su faire pour la zone euro« , déplorant l’absence « d’une réelle politique concertée d’anticipation et de planification » face aux crises aux frontières extérieures.

Un tel conseil, réunissant régulièrement les ministres compétents autour d’un « coordonnateur« , pourrait se tenir pour la première fois dès le 3 mars, date de la prochaine réunion des ministres, a-t-il indiqué, soulignant que « ce conseil peut devenir le visage d’une Europe forte« .

Le Président français a également préconisé la création « d’un mécanisme de solidarité et d’intervention rapide en cas de crise aux frontières extérieures de l’Union« .

« Cette plateforme serait, au fond, le bras armé du nouveau conseil Schengen sur le terrain », a expliqué le président français, ajoutant qu’elle permettrait une « mobilisation rapide des ressources européennes et bilatérales dans les situations de crise, en complémentarité de l’action de Frontex« .

M. Macron a en outre proposé aux 27 de « se doter d’une politique commune d’asile et d’immigration ». Mais, face aux divisions entre pays européens sur ce sujet, il a préconisé une approche progressive, en commençant par un soutien financier aux pays de première arrivée des migrants.

La France, qui occupe la présidence semestrielle du Conseil de l’UE, souhaite faire progresser « par étapes » la très sensible réforme migratoire, a déclaré jeudi le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors d’une réunion avec ses homologues européens à Lille.

Présentant les priorités de la présidence française du Conseil de l’UE, Emmanuel Macron avait affirmé que le premier axe de cette présidence sera « une Europe plus souveraine, capable de maîtriser ses frontières », annonçant dans ce cadre une réforme de l’espace Schengen autour de deux priorités: la mise en place d’un pilotage politique de Schengen, à travers des réunions régulières des ministres européens en charge de ces questions, ainsi que des mécanismes de soutien solidaire en cas de crise à la frontière d’un Etat membre.

Il avait également plaidé pour « une Europe souveraine » capable de « protéger ses frontières face aux crises migratoires, annonçant notamment le renforcement des contrôles aux frontières et l’amélioration de la gestion européenne de l’immigration.

(Avec MAP)

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