La présidence marocaine de la COP sera celle des grands projets et de la mobilisation financière
La présidence marocaine de la Conférence des parties de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques au cours de l’année 2017 sera celle des grands projets et de la mobilisation financière, a affirmé à Brasilia, l’ambassadeur du Maroc au Brésil, M. Nabil Adghoghi.
« Le Royaume du Maroc qui a organisé la conférence de Marrakech fera en sorte que sa présidence de la COP au cours de l’année 2017 soit celle des grands projets et de la mobilisation financière à la faveur de l’adaptation aux changements climatiques », a relevé le diplomate lors d’une audition publique de la commission mixte sur les changements climatiques, organisée mardi au Sénat brésilien.
Les propos du diplomate marocain intervenaient dans le cadre de la présentation des résultats de la Conférence de Marrakech (novembre 7-18), laquelle a favorisé, selon lui, « une impulsion multilatérale », où l’enjeu fondamental était de garder la dynamique créée à Paris, « une impulsion continentale » avec le placement de l’Afrique au cœur d’une nouvelle conscience climatique, ainsi qu' »une impulsion nationale » à travers le lancement d’une série d’initiatives et d’actions dans le domaine des énergies renouvelables, a poursuivi le diplomate marocain.
Rappelant les grandes réalisations de la Conférence de Marrakech qui a « donné l’impulsion à une nouvelle conscience climatique se voulant durable, solidaire et juste », M. Adghoghi a passé en revue les différentes initiatives lancées à l’occasion de la COP 22, dont notamment, l’initiative africaine pour les énergies renouvelables et l’action Océan, ainsi que la création du prix Mohammed VI pour le climat et le développement durable, une initiative dotée d’un million de dollars qui récompensera les projets les plus innovants à partir de la COP 23.
Lors de cette rencontre, qui s’est déroulée en présence de parlementaires brésiliens et de représentants des missions diplomatiques de plusieurs pays africains et européens, l’ambassadeur a mis en relief l’engagement du Maroc à la faveur du développement durable de l’Afrique, un continent placé « au coeur d’une nouvelle conscience climatique », à travers la tenue, sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI, du Sommet de chefs d’États et de gouvernements africains.
Ce sommet, a-t-il indiqué, a été sanctionné par l’adoption de l’Initiative Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA), une démarche visant à mettre l’agriculture à la tête des priorités en vue de créer des systèmes alimentaires plus résistants sur le continent et à faire progresser les objectifs de développement durable (ODD).
M. Adghoghi a mis aussi en avant l’élan de solidarité en faveur des pays les plus vulnérables ayant marqué cette rencontre, en évoquant, à cet effet, les grandes lignes de la « Proclamation de Marrakech », laquelle réitère l’engagement des pays développés à créer un fonds doté de 100 milliards de dollars à partir de 2020.
L’autre résultat de la COP 22 réside dans l’appropriation de la part des parlementaires et des composantes de la société civile de la cause climatique, a estimé le diplomate marocain, qui a détaillé les engagements pris par le Maroc en vue de lutter contre les changements climatiques ainsi que les différents mesures proactives visant à porter à 52 pc la part des énergies renouvelables dans le mix électrique national 2030 et l’interdiction de la fabrication et de la commercialisation des sacs en plastique au Maroc à partir de 2016.
S’agissant de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le climat qui se tiendra l’année prochaine sous la co-présidence des Fidji et de l’Allemagne, M. Adghoghi a réitéré l’engagement du Maroc à œuvrer de concert avec les deux pays en vue de préparer la tenue de cette rencontre dans les meilleures conditions.
De son côté, le rapporteur de la commission, le sénateur Fernando Bezerra Coelho a exprimé au nom de la délégation brésilienne ayant pris part à la COP22 ses remerciements les plus sincères au Maroc pour l’excellente organisation et le bon leadership dans le déroulement des travaux de ce conclave ayant permis d’instaurer les bases d’une nouvelle conscience écologique.
« Je me fais une joie de constater que la COP 22 a été une réussite (…) La Déclaration de Marrakech a apporté une nouvelle dynamique aux efforts de lutte contre les changements climatiques », s’est-il réjoui, en affirmant que la Conférence de Marrakech a confirmé qu’il n’y aura pas de retour en arrière et que toutes les mesures nécessaires seront prises en vue de réaliser les objectifs de l’Accord de Paris, qui prévoit de contenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et si possible de viser à poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C.
Même constat chez, l’ambassadeur de France au Brésil, M. Laurent Bili, qui a relevé que la communauté internationale a retrouvé à Marrakech l’esprit qui a marqué la conférence de Paris (COP21), en saluant l’organisation réussie de la COP 22 par le Maroc.
Selon lui, « la mobilisation des flux financiers publics et privés pour financer la transition écologique et favoriser le développement d’économies à faible teneur en carbone ont été atteints à Marrakech ».
Participant également à cette rencontre, l’ambassadeur des îles Fidji au Brésil, M. Cama Tuiqilaqila Tuiloma, a exprimé la gratitude de son pays à SM le Roi Mohammed VI et au gouvernement marocain pour toute l’aide et l’assistance apportée à la délégation de son pays durant la COP 22 et pour le soutien dont a bénéficié son pays afin d’assumer la coprésidence de la 23ème conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP23), qui se tiendra à Bonn.
La COP 23 sera l’occasion de réitérer que le changement climatique est la responsabilité de tous et de mettre l’accent sur la nécessité d’un engagement de la communauté internationale en faveur des petits Etats insulaires, considérés comme les plus vulnérables aux changements climatiques, a-t-il ajouté.
L’ambassadeur d’Allemagne, M. Johann Georg Michael Witschel a indiqué, de son côté, que la Conférence de Marrakech a répondu aux attentes. « Nous sommes très satisfaits des résultats de la COP 22 », a-t-il affirmé, en rappelant que le Maroc et l’Allemagne avaient lancé, en marge de la COP22, un fonds consacré aux pays vulnérables.
La rencontre de la commission mixte sur les changements climatiques a également connu la participation des ambassadeurs du Gabon, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Portugal, de l’Espagne, de l’Union européenne et de la Norvège.