Le président du CNDH souligne à Bruxelles l’évolution des droits de l’homme au Maroc
Le Président du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Driss El Yazami, a mis en avant, vendredi soir à Bruxelles, l’évolution des droits de l’homme au Maroc, un processus couronné par la Constitution de 2011 qui a institutionnalisé les droits universels et le principe de non-discrimination.
Lors d’une conférence-débat, organisée par l’ambassade du Maroc en Belgique sous le thème «Constitution et droits de l’homme : où on est le Maroc ? », M. El Yazami a souligné les avancées de la constitution de 2011 en tant que «manifeste des droits fondamentaux et des libertés » qui consacre plusieurs dispositions de la démocratie représentative, tout en insistant sur le rôle du CNDH dont la création constitue en elle même la consécration du processus de consolidation de l’Etat de droit et des Institutions.
Le président du CNDH est revenu sur les grands moments de l’évolution des droits de l’homme au Maroc, un processus qui a connu un tournant notamment dans les années 90 avec la nomination du gouvernement d’alternance.
Ce processus, a-t-il rappelé, a été conforté par l’expérience de la justice transitionnelle qui est «entrée dans l’histoire » avec l’Instance Equité et Réconciliation (IER) qui a permis de tourner la page des violations passées des droits de l’homme, tant en termes de reconnaissance et d’établissement de vérité, du programme des réparations collectives et individuelles en faveur des victimes que des garanties de non-reproduction.
Les recommandations contenues dans ce sens dans le rapport final du Conseil consultatif des Droits de l’Homme (CCDH), devenu plus tard le CNDH ont été intégrées dans la nouvelle constitution, a-t-il affirmé.
Parmi les progrès, il a cité également la promulgation du code de la famille consacrant l’égalité homme/femme, suivie de l’institutionnalisation de la parité dans le cadre de la constitution, ou encore la pluralité culturelle et linguistique consacrée in fine avec la reconnaissance de l’amazigh comme langue officielle à côté de l’arabe.
M. El Yazami a assuré la détermination du CNDH, en tant qu’institution publique indépendante, de continuer d’accompagner l’évolution des droits universels et leur consécration au Maroc.
« Notre rôle est de souligner ce qui ne marche pas et faire des recommandations pour que ça marche », a expliqué M. El Yazami.
Dans cette phase de « consolidation démocratique », il a estimé qu’il reste encore pour le Maroc de grands défis à relever. Il a cité notamment les enjeux ayant trait à la mise en œuvre des dispositions de la constitution, l’égalité homme/femme, la protection des droits des enfants et de la jeunesse, ainsi que la situation des personnes en situation de handicap.
Ouvrant cette rencontre, qui a été suivie d’un échange avec l’assistance, l’ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand Duché du Luxembourg, Mohamed Ameur, a indiqué que cette rencontre fait partie d’un cycle de conférences organisé par l’ambassade pour partager avec les acteurs de divers horizons en Belgique les différentes évolutions que connaît le Maroc, être à l’écoute des attentes de la communauté marocaine et contribuer à faire connaître davantage les réalisations accomplies dans le Royaume.
Ce cycle, lancé l’année dernière avec une rencontre sur la réforme du champ religieux, prévoit prochainement d’autres rencontres sur « le combat des femmes marocaines dans un Maroc en mouvement » et « la nouvelle politique africaine du Maroc« .
La rencontre qui a été modérée par la journaliste et romancière Nadia Dala, s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne Ahmed Réda Chami, d’eurodeputés, de personnalités belges et européennes, d’acteurs politiques et de diplomates, ainsi que de membres de la communauté marocaine.