Présidentielles: les Tunisiens appelés aux urnes sur fond d’un climat de polémiques politico-juridiques
Les bureaux de vote en Tunisie ouvriront leurs portes ce dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, marquée par une campagne électorale sans grand dynamisme marquée par des polémiques juridico-politiques.
Le corps électoral en Tunisie compte actuellement 9.753.217 électeurs inscrits, dont 6,6% résidant à l’étranger qui ont commencé à voter dès ce vendredi.
Les Tunisiens doivent ainsi choisir entre trois candidats dont les dossiers ont été acceptés, à savoir l’homme d’affaires Ayachi Zammel, fondateur du mouvement « Azimoun » et actuellement en détention, Zouhair Maghzaoui, secrétaire général du Mouvement du Peuple, et le président sortant Kaïs Saïed, qui veut briguer un second mandat de cinq ans.
Il s’agit du troisième scrutin présidentiel en Tunisie depuis la révolution qui a renversé en 2011 le défunt Zine El-Abidine Ben Ali. Le premier tour des élections de 2014 avait vu la participation de 27 candidats, tandis que celui de 2019 en comptait 26.
Parallèlement, l’actuelle campagne électorale, qui a débuté le 14 septembre, a été dominée par des débats et controverses politiques et juridiques concernant le cadre électoral, notamment les modifications législatives adoptées par l’Assemblée des représentants du peuple, qui, en l’absence d’une cour constitutionnelle, ont transféré la compétence pour trancher les litiges électoraux du tribunal administratif aux tribunaux de droit commun.
Parmi les candidats, Zouhair Maghzaoui est le seul à avoir mené sa campagne activement sur le terrain, en réalisant 98 activités telles que des tournées de promotion et des distributions de tracts, selon le bilan des 14 premiers jours publié par la Haute instance indépendante de surveillance des élections.
En parallèle, les partisans de Kaïs Saïed ont organisé 221 activités, incluant des réunions et des rencontres à travers le pays.
À l’opposé, la campagne d’Ayachi Zammel, interrompue par son arrestation à la suite d’accusations sur la validité de ses parrainages électoraux, a été quasi-inexistante, se limitant à une seule conférence de presse.
Le vainqueur des élections bénéficiera de pouvoirs étendus selon la constitution de 2022, qui a marqué une rupture avec le système semi-parlementaire établi par la constitution de 2014.
Avec MAP