Procès du « bébé du coffre » : la mère condamnée à cinq ans de prison ferme
Une peine de cinq ans de prison ferme a été prononcée mercredi en appel à Limoges à l’encontre de Rosa da Cruz, la mère de Séréna, le bébé dit « du coffre » resté caché et confiné pendant 23 mois, au prix d’infirmités aujourd’hui permanentes.
La peine prononcée par la cour d’assises d’appel de la Haute-Vienne, après quatre heures de délibérations d’un jury de huit femmes et un homme, à la majorité absolue, est assortie d’un suivi socio-judiciaire de six ans, avec obligation de soins.
La cour d’assises a également ordonné le retrait total de l’autorité parentale à l’accusée, mère de trois autres enfants, sur la petite Séréna.
Une peine de « pas moins de 10 ans » de prison avait été requise par l’avocat général.
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Rosa da Cruz, 51 ans, qui comparaissait détenue, avait été condamnée en première instance en novembre 2018 par la cour d’assises de la Corrèze à cinq ans de prison dont trois avec sursis.
Le parquet général avait fait appel de même que Mme da Cruz, notamment de sa déchéance « totale » d’autorité parentale sur Séréna.
Découverte à l’occasion d’une réparation de voiture, Séréna a passé presque deux ans dans un couffin, le plus souvent dans le coffre du break maternel, ou dans une pièce en travaux au rez-de-chaussée de la maison familiale, à l’insu de toute la maisonnée.
A bientôt 8 ans, Séréna a le développement mental d’un enfant de 2-3 ans, et vivra jusqu’à sa majorité au moins entre famille d’accueil et institut spécialisé, ont indiqué les experts au cours des huit jours de procès.
« Parce que Séréna est détruite, vous ne pouvez pas la (sa mère) laisser repartir avec un blanc-seing », avait lancé l’avocat général Claude Derens en demandant une sanction plus lourde qu’en première instance pour punir cette « violence superlative ».
Me Chrystèle Chassagne-Delpech, avocate de Rosa da Cruz, avait de son côté demandé l’acquittement, plaidant le « déni de grossesse » – le 3e en quatre maternités – suivi d’un « déni d’enfant ».
Avec AFP