Procès liberticides : L’Algérie appelée à libérer trois avocats
A nouveau, l’Algérie se trouve condamnée pour ses abus et violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Amnesty International a dénoncé les pratiques liberticides du régime algérien et qui portent atteinte au droit humain à un procès équitable.
Dans un communiqué publié mardi, Amnesty International a appelé l’Algérie à mettre fin à ses violations du droit à un procès équitable et à libérer dans l’immédiat les trois avocats arrêtés et emprisonnés pour avoir défendu leurs clients. L’organisation internationale a ainsi dénoncé cet agissement liberticide de la part des autorités du pays.
L’appel d’Amnesty International est intervenu juste quelques heures avant le début du procès de l’un des avocats en question. Il s’agit, selon le communiqué relayé par des médias algériens, de Me Abderaouf Arsalan qui se trouve en état d’arrestation depuis plus d’un an. Son crime ? Avoir défendu son client, un retenu politique. En mettant en prison ces avocats, les autorités algérienne prouvent encore une fois que le pays n’a aucun respect aux valeurs universelles des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression.
C’est ce qu’affirme la Directrice d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Amna Guellali qui a considéré que l’arrestation des trois avocats est « illégitime » et que leurs procès envoient le message que la défense des détenus politiques est « inacceptable » en Algérie. Citée dans le communiqué, Guellali a aussi appelé à la libération immédiate desdits avocats, rappelant que l’Algérie est tenue de « protéger le droit à un procès équitable, chose qui ne peut pas se faire sans un représentation légale adéquate ».
En outre, elle a revendiqué aux autorités algérienne de laisser les avocats « exercer leur profession et exprimer leurs opinions sans crainte d’arrestation et d’intimidation », notant que les autorités du pays avaient arrêté l’an dernier au moins deux autres avocats, car ils avaient essayé de dévoiler la vérité sur « des cas de décès dans des conditions suspectes de résidants d’établissements pénitentiaires ».
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Il convient de noter que parmi les trois avocats, Me Abderaouf Arsalan a été arrêté le 26 mai 2021 au tribunal de Tebessa et est actuellement poursuivi en justice pour avoir défendu les militants du « Hirak » et avoir exprimé ses opinion sur les réseaux sociaux et « diffusé de fausses informations ». Le deuxième avocat, Me Abdelkader Chahra, quant à lui, a été arrêté le 14 mai 2022, alors qu’il participait à un sit-in pacifique à l’extérieur de la prison de Koléa dans la commune de Tebessa pour protester le décès du militant Hakim Debbazi, décédé en détention provisoire.
S’agissant du troisième avocat, Me Yassine Khalifi, il a été arrêté en raison de la diffusion d’une vidéo sur le décès dans des circonstance suspectes de Hakim Debbazi, et pour avoir critiqué dans la même vidéo le ministre de la justice algérien pour ne pas avoir communiqué correctement sur ce décès.
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Pour rappel, Hakim Debbazi, activiste pacifiste et un des militants ayant participé au Hirak, est décédé le 19 avril 2021 à la prison de Koléa située à 36 km de l’Ouest de l’Algérie. Selon le Comité National pour la Libération des Détenus, 300 personnes accusées d’avoir porté atteinte à la sécurité de l’Etat et à l’intégrité territoriale, ainsi que de vandalisme se trouvent actuellement dans les prisons du pays dans des conditions indignes, voire inhumaines.