Le prodige de la république…
Abdellatif Mammeri
Emmanuel Macron est au palais de l’Elysée depuis déjà quelques semaines. Après une victoire nette et écrasante sur la candidate du Front National, il s’est installé à la tête de la cinquième puissance mondiale. A trente-huit ans cet énarque ancien banquier, inconnu du grand public il y a à peine trois ans , il y a fait mentir tous les spécialistes du paysage politique français qui ne voyaient en lui qu’une bulle vide destinée à faire pschitt…bulle qui devait s’écraser sur le mur en pierre de la réalité politique; Tout ce qu’il représentait jouait contre lui, pas de parti ancré, pas de militants, pas un seul mandat électif, et un âge ou d’habitude on pense à conquérir une commune ou une circonscription.
A son image, il a créé le mouvement En Marche, après avoir provoqué, par ses sorties inhabituelles pour un ministre, le président Hollande, puis agacé jusqu’à l’affrontement le premier ministre Manuel Valls.
En marche vers la sortie disaient les uns, vers le néant pour d’autres, c’était en réalité en marche vers le pouvoir, et ils étaient peu nombreux à y croire vraiment.
Doué, intelligent, le locataire du palais de Elysée a aussi provoqué une part de chance par son talent et sa vision. il était le premier, à avoir compris que le président sortant allait renoncer () à comprendre que les primaires usaient et fragilisaient les candidats, que les débats de ses élections internes provoquaient des clivages au sein des partis et laissaient des blessures profondes.
Conquérant et séducteur, Emmanuel Macron a su s’adresser à la gauche et en même temps à la droite. Il s’est positionné avec habilité au centre du paysage politique, obligeant le parti « Les Républicains » a le contourné par sa droite en votant massivement pour Fillon lors des primaires, le débarrassant ainsi de A. Juppé président des intentions de vote pendant deux ans; Le Parti Socialiste lui a offert l’élimination de M. Valls par un grand virage à gauche opéré par Hamon.
Quant à Bayrou, le centre étant occupé par le jeune prodige, son favori de droite battu, il n’avait plus le choix que de proposer une alliance, qui s’est avérée gagnante pour le président et inespérée pour l’actuel Ministre de la justice…
Aujourd’hui il gagné encore ce qu’on appellera le 3ème tour de l’élection présidentielle, le scrutin législative en emportant une majorité écrasante. La REM ( République en Marche) recueille quelque Sans surprise, le parti d’Emmanuel Macron a remporté dimanche 18 juin une nette majorité de députés à l’ Assemblée nationale, au terme d’un scrutin marqué par une abstention record. Avec 350 sièges (dont 42 pour le MoDem), l’UDI ( 17 sièges ) , La République en marche réalise une relative majorité, contrairement à l’écrasante performance que l’on prédisait. Cependant son parti devance de loin le parti des Républicains (113 sièges) ou du Parti socialiste (33 sièges). La France insoumise (17 sièges) et le PCF (10) remportent moins de 30 sièges, contre 8 pour le Front national.