Produits alimentaires : les prix flambent en l’absence de gouvernement
Alors que les responsables politiques sont occupés avec les élections, certaines entreprises en ont profité pour augmenter les prix de leurs produits alimentaires, notamment ceux de première nécessité. Quels sont les produits touchés ? Et qui en paiera le prix fort ? Eclairages avec le Président de la Fédération Nationale des Associations du Consommateur (FNAC), Ouadie Madih.
Des augmentations ont touché certains produits alimentaires de première nécessité, selon des enquêtes réalisées par la Fédération Nationale des Associations du consommateur (FNAC) dans plusieurs villes marocaines. Ces augmentations ont été pratiquées depuis la fin du mois d’août 2021. Une période où toute la population, dont le gouvernement étaient préoccupés par les élections.
Des augmentations abusives de certains produits alimentaires
Des augmentations abusives des prix de certains produits alimentaires ont été constatées. Le président de la Fédération, Ouadie Madih a indiqué, qu’ « il a dénoncé cette hausse des prix suite aux appels des consommateurs et les informations relayées sur les réseaux sociaux accusant une augmentation abusive des prix de certains produits alimentaires, depuis la fin du mois d’août. »
D’après une enquête récente réalisée dans plusieurs villes du Royaume par les associations mandatées par la FNAC, il a été constaté des hausses au niveau des produits de première nécessité, notamment la farine et dérivées (pattes, pain,..), le beurre, l’huile, le riz, …, a souligné M. Madih. Une hausse a touché également le blé dur, avec des augmentations entre 1 DH et 3 DH le kilo, et l‘huile avec des hausses de 3 DH le litre et 13 DH pour les bouteilles de 5 litres, a-t-il ajouté.
Qui va payer le prix de cette flambée ?
Le consommateur est la première victime de ces augmentations. Ces dernières sont intervenues lors d’une période où la plupart des secteurs sont en crise ou à l’arrêt à cause de la pandémie de la covid-19. Conséquence, les consommateurs verraient leur pouvoir d’achat diminué. « Plusieurs personnes ont perdu leur emploi durant cette crise qui a impacté les ressources financières des Marocains. Comment un consommateur qui souffre déjà des problèmes financiers à cause de la crise, peut-il se trouver face à des augmentations abusives de certains produits alimentaires qui sont des produits de première nécessité ? », se demande M. Madih.
En l’absence de contrôle, le citoyen marocain est directement impacté par ces augmentations. Bien que le Maroc a choisi une politique économique basée sur l’ouverture et la concurrence du marché, cela donne aux professionnels le droit d’appliquer les prix qu’ils veulent, explique le président de la FNAC. Il est à noter toutefois que le Royaume dispose de ses propres instances de contrôle et ses gendarmes du marché, comme le conseil de la concurrence qui normalement devrait jouer son rôle en tant qu’autorité de contrôle et de surveillance pour veiller à ce que cette concurrence qui existe dans le marché ne soit pas déloyale, note M. Madih.
« Nous avons senti effectivement ce manque de présence des agents de contrôle », déplore-t-il soulignant que « même si les professionnels peuvent pratiquer les prix qu’ils veulent, le gouvernement doit veiller à ce que les consommateurs ne soient pas les victimes de certaines manigances des professionnels ».