Projet minier de Khemisset : Emmerson injecte 2,2 millions de dollars
Dans le secteur minier, le Maroc s’inscrit dans une dynamique positive. En effet, la société britannique Emmerson, cotée à la Bourse de Londres et détentrice de la société d’exploitation du site minier de potasse de Khemisset, nourrit de grandes ambitions pour le Royaume. Une enveloppe supplémentaire de 2,2 millions de dollars va être injectée dans le projet minier, venant s’ajouter aux 46 millions de dollars déjà engagés pour la phase de construction.
Les actionnaires d’Emmerson ont récemment achevé une visite discrète au Maroc, où ils ont évalué le site minier et exploré de potentielles opportunités d’investissement. Cette visite fait suite à l’annonce par deux entreprises actionnaires d’Emmerson, Global Sustainable Minerals (GSM) et Gold Quay Capital (GQC), d’une injection de 2,2 millions de dollars supplémentaires dans la société, portant leur participation à 23% des actions. Ces investisseurs s’étaient auparavant engagés à investir 46 millions de dollars pour la construction.
Mark Zhou, l’influent PDG de GSM et directeur exécutif de Golden Energy and Resources (GEAR), a récemment réaffirmé son soutien au projet Khemisset, qu’il considère comme exceptionnel. GEAR, basé à Singapour, détient des intérêts miniers significatifs à travers le monde, notamment dans l’or et le charbon métallurgique en Australie. En 2022, son chiffre d’affaires a dépassé les 5 milliards de dollars.
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GSM et GEAR sont affiliés au groupe Sinar Mas, un conglomérat international basé en Asie du Sud-Est, pesant plusieurs milliards de dollars et investissant dans divers secteurs tels que la pâte à papier, l’agro-industrie et les services financiers.
Le projet d’usine de Khemisset représente un investissement à terme de 500 millions d’euros dans cette région stratégique du Maroc, avec pour objectif de produire une gamme diversifiée de produits fertilisants. Emmerson a également annoncé l’ajout de phosphates, d’azote, de magnésium et de fer à son portefeuille.
Les récents développements autour du projet de Khemisset, notamment la visite discrète des représentants des actionnaires, laissent présager des avancées significatives. Le groupe s’apprête à réaliser son premier investissement au Maroc, dans un secteur clé pour le Royaume. Le géant phosphatier national OCP envisage également de développer un projet d’exploitation de potasse dans la même région.
En février 2023, Emmerson a désigné un consortium de banques marocaines et internationales pour coordonner et financer les facilités de paiement par emprunt, totalisant 310 millions de dollars, nécessaires à son projet de transformation de potasse à Khemisset. L’approbation imminente de ces facilités marque une étape cruciale pour Emmerson, ouvrant la voie à une nouvelle phase de développement de ce projet stratégique au Maroc.
Cette opération permettra à GSM d’acquérir une participation de 20,3% dans le capital d’Emmerson et servira à financer les études de déploiement de la technologie Khemisset Multimineral Process (KMP) développée par Emmerson, ainsi que l’évaluation de l’impact environnemental du projet.
La minière britannique soumettra à nouveau une étude d’impact sur l’environnement aux autorités marocaines, après une première demande d’autorisation environnementale déposée en juillet 2023. Cette démarche vise à répondre aux préoccupations soulevées par la Commission régionale unifiée d’investissement (CRUI). La nouvelle évaluation intégrera la technologie KMP, qui devrait réduire considérablement la consommation d’eau de la mine et l’élimination de la saumure.
Pour rappel, le 8 janvier, Emmerson annonçait l’obtention imminente d’une autorisation environnementale par les autorités marocaines, à la suite de l’achèvement de la plupart des travaux d’optimisation prévus avant le développement de la mine. Cependant, l’obtention de cette autorisation pourrait prendre plus de temps que prévu.
Graham Clarke, PDG de Emmerson, cité par un média britannique, a déclaré : « Bien que nous maintenions que la précédente étude d’impact environnemental était adéquate, nous pensons que cette révision, en plus des optimisations précédentes, rend l’étude encore plus robuste sur le plan environnemental et répond à toutes les préoccupations importantes liées à l’eau qui ont été soulevées dans le passé. »