Provinces du Sud : Quand le succès diplomatique passe par l’économique
Le Maroc célèbre ce 6 novembre le 45e anniversaire de la Marche Verte. Ce glorieux événement a été couronné de nombreux projets, dont le lancement d’un plan de développement favorisant de grands investissements dans les différentes provinces du Sud. Loin des discours creux, le Royaume a opté pour une stratégie claire et concrète à coup de plusieurs dizaines de milliards de dirhams afin d’insuffler une dynamique réelle à l’activité économique de ses régions.
Quarante-cinq ans donc passés, le Maroc a réussi à faire des régions du Sud un hub africain, en misant sur différents chantiers et investissements formulant le plan de développement des provinces du Sud (PDPS), lancé par S.M. le Roi Mohammed VI, en 2015, à l’occasion du 40e anniversaire de la Marche Verte. Pour la concrétisation de ce plan, le budget global a dépassé les 77 milliards de dirhams, déjà prévus, pour passer à près de 80 milliards de dirhams, répartis comme suit, selon le PLF 2020 : 22 milliards de dirhams pour la région de Dakhla-Oued Eddahab, visant l’exécution de 136 projets. 44,7 milliards de dirhams pour le financement de 268 projets dans la région de Laâyoune-Sakia Al Hamra. Ensuite, la région Guelmim-Oued Noun a bénéficié d’un portefeuille de 11 milliards de dirhams pour réaliser 282 projets. Enfin, les 1,3 milliard de dirhams restant partent à plusieurs projets prévus dans le cadre de l’inter-région.
Stratégie portuaire, la pierre angulaire du Sud
Dans le cadre de son nouveau modèle de développement des régions du Sud, le Maroc avait lancé la construction de grands ports, notamment le port de Dakhla atlantique et le Port Lamhiriz (situé à 65 km d’El Guerguarat), qui sont toujours en construction. Rappelons dans ce sens que le ministère de l’Équipement et du Transport, qui a tenu récemment une réunion pour la réalisation du suivi de l’état d’avancement des études techniques relatives à ces ports, soulignela nécessité d’accélérer les travaux liés au chantier du port Dakhla Atlantique. « Le choix des entreprises de construction de cet important port doit être lancé au plus tard, début novembre 2020, nécessitant ainsi la mobilisation des différents intervenants afin de rattraper le retard causé par la pandémie de Covid-19 », indique le ministère de tutelle dans un communiqué. D’autres ports sont en cours de réalisation, notamment le port de Safi, celui de Jorf Lasfar…
De nombreux projets routiers en cours…
En ce qui concerne les Infrastructures routières, le programme des voies express constitue une « trame d’infrastructures relais » entre le réseau autoroutier et le reste du réseau routier. On trouve parmi les axes importants en service au niveau régional, la voie express de Agadir – Tiznit (90 km), ainsi un axe important qui est en construction relie Tiznit avec Laayoune et Dakhla (1055 km).
Un portefeuille de 10 milliards de dirhams a été alloué à ce chantier. Le projet, qui bénéficiera aux populations des régions de Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab, a pour objectifs de réduire la durée des déplacements, éviter les coupures de routes suite aux inondations et à l’ensablement, baisser les charges d’exploitation des véhicules et améliorer les services de logistique au profit des voyageurs en termes de transport de marchandises. Le développement de cet axe routier, qui constituera un levier important pour l’investissement public et privé, impactera positivement et directement une population de plus de 2,2 millions d’habitants, répartie sur 10 provinces de plus de 420.000 km2 et contribuera au développement socioéconomique des régions citées.
L’accès à l’eau potable renforcé
Le bassin du Sahara, qui n’est pas très peuplé comme les autres régions du Maroc, bénéficie des plus faibles ressources en eau. Avec le nouveau modèle de développement des provinces du Sud, la situation des ressources en eau et leur qualité se sont améliorées après le renforcement des investissements dans le réseau d’eau potable et d’assainissement dans les régions du Sud, dans la ville de Dakhla (250 millions de dirhams) et son assainissement liquide (248 millions de dirhams) ainsi que le renforcement de l’eau potable par dessalement à Boujdour pour 134 millions de dirhams.
Il convient de rappeler dans ce sens qu’un Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation (PNAEPI) 2020-2027 a été préparé et présenté devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, le 13 janvier 2020 et la convention-cadre de sa mise en œuvre, fixant les actions à engager par les différentes parties prenantes, les financements nécessaires ainsi que les mécanismes de suivi et d’évaluation, a été signée. Ce programme vise l’accélération des investissements dans le secteur de l’eau pour renforcer l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation et renforcer la résilience de notre pays face aux aléas et dérèglements climatiques. Ce programme s’étale sur la période 2020-2027 avec un coût de 115,4 milliards de dirhams.
Les provinces du Sud, un hub des énergies
S’inscrivant dans le cadre d’une stratégie de développement de la compétitivité en matière énergétique, le Maroc avait installé sur la côte atlantique sud le parc éolien de Tarfaya, construit et mis en service dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité (PPA : Power Purchase Agreement) d’une durée de 20 ans. Ce parc éolien dispose d’une puissance installée de 300 MW, avec une productible annuel de 1084 GWh. Le coût de ce projet a été estimé à 5,6 milliards de dirhams. Les centrales solaires Noor Laayoune I et Noor Boujdour I, qui font partie des premiers projets initiés dans le cadre du nouveau PDPS, ont été également une réussite pour le Maroc.
Pour ce qui est du secteur des phosphates, l’OCP avait lancé, en 2017, un projet structurant dans la commune urbaine Al-Marsa (Province de Laâyoune), qui est le site Phosboucraa, un complexe industriel intégré de production d’engrais. Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du plan de développement des provinces du Sud, a mobilisé des investissements estimés à 16,8 milliards de dirhams visant la création de la richesse par une valorisation du phosphate au niveau local.
Le développement du Sahara marocain est au cœur du plan du travail de la CSMD. D’ailleurs, la commission a tenu ce mois d’octobre une séance de travail avec les représentants institutionnels de la région de Laâyoune, -Sakia El Hamra dans le cadre de son cycle de rencontres régionales, en vue de développer et diversifier les ressources de croissance de la région.