Qabous ben Saïd, cinq décennies qui ont transfiguré Oman
Le Sultan Qabous, décédé vendredi après 50 ans de règne, a diamétralement métamorphosé Oman, y a enclenché un vaste chantier de développement et forgé l’influence « soft » du Sultanat dans la région.
Né le 18 novembre 1940 dans le gouvernorat de Dhofar au sud omanais, Qabous ben Saïd a intégré la Royal Military Academy de Sandhurst, en Grande-Bretagne, d’où il est sorti lieutenant après deux ans d’études et suite à quoi il passe six mois au sein d’un bataillon stationné en Allemagne.
Le 23 juillet 1970, il accède au trône et entame l’exécution d’un plan de modernisation du Sultanat en multipliant les projets de développement, améliorant la qualité de vie des Omanais et en renforçant les fondements de la sécurité et de la stabilité dans le pays. Il met notamment en échec une rébellion du mouvement marxiste du Dhofar au milieu des années 1970 du siècle écoulé.
Aujourd’hui, les Omanais déplorent la disparition d’un Sultan qui a transformé Oman d’un pays dépendant, pour l’essentiel, de l’agriculture traditionnelle et de la pêche à l’un des Etats les plus développés sur l’échiquier international. Sous son règne, l’économie s’est développée 300 fois. Il en est de même pour le revenu par habitant qui s’est multiplié autant.
Selon des chiffres officiels, le PIB se chiffrait à 225 millions USD en 1970 tandis que le revenu per capita ne dépassait pas les 200 USD. En 2018, le PIB a totalisé 79 milliards USD alors que le revenu par tête culminait à 17.500 USD.
Aussi, le nombre des écoles a grimpé d’une vingtaine seulement à quelque 1930 à fin 2018. Le Sultanat compte aujourd’hui 81 hôpitaux gouvernementaux et 205 centres de santé contre moins de 10 hôpitaux et 20 centres de santé en 1970. Les routes bitumées sont désormais longues de plus de 40.000 Km à fin 2019 contre seulement 10 Km en 1970.
De son vivant, le Sultan Qabous a veillé à faire du pays un Etat développé en mettant à contribution le secteur privé et les investissements étrangers notamment. Il a, à cet effet, promulgué des lois à l’effet d’améliorer le Doing Business dans le pays et canaliser davantage d’investissements directs étrangers.
A en croire des données du gouvernement, 30 milliards USD est le montant global des investissements étrangers au Sultanat d’Oman jusqu’à la fin du premier semestre de 2019.
Le politique du Sultan Qabous focalisait également sur la promotion du secteur pétrolier au service du développement global. Les réserves en or noir ont été ainsi portées de 500 millions à 5,5 milliards barils. La production a également augmenté de 280.000 barils en 1970 à près d’un million de barils à l’heure qu’il est.
Sur le plan extérieur, le Sultan Qabous affectionnait la cohabitation pacifique entre les nations et peuples, le bon voisinage, la non-ingérence dans les affaires des Etats outre le dialogue et la concertation. La diplomatie omanaise inspirait, de ce fait, une grande confiance auprès des différents pays ce qui a fait de Mascate une destination clé pour le rapprochement des positions sur les différents dossiers dans la région, mais aussi bien au-delà.