Quand des élèves remercient leur professeur, trente ans après
Quelle belle reconnaissance que celle que vient de recevoir Hassan Haidar de la part d’une quinzaine de personnes qui ne sont pas prêtes d’oublier son passage dans leur vie. Surtout toute la richesse qu’il a pu leur inculquer par le biais de la langue de Molière qu’il leur enseignait.
Professeur à la retraite, Hassan Haidar se voit gratifier par un geste des plus nobles, autant que sa mission l’a été. Un groupe de ses anciens élèves qui se sont imprégnés de son enseignement, de son savoir-faire, de ses valeurs et de ses qualités humaines pendant quatre ans successifs, il y a trente de cela, au collège Sidi Mohammed de Tanger l’ayant cherché pendant plus de deux mois, ont décidé d’offrir à leur ancien professeur de français un voyage à la Mecque pour effectuer sa omra. Autre rêve que le professeur se verra réaliser grâce à ses anciens élèves : un livre qu’il souhaitait publier pour parler de son expérience réussie afin de faire profiter d’autres générations de son savoir. Malheureusement, les moyens financiers n’aidant pas, il a mis son projet au fond du tiroir. Sauf que ses disciples, convaincus de l’apport de cet ouvrage se font un point d’honneur de faire partager cette expérience porteuse qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. Hassan Haidar a confié à notre confrère Febrayer qu’il enverrait son livre, une fois sorti, au ministre de l’Education nationale.
Une marque de véritable considération et surtout un magnifique geste qui nous réconcilie avec l’image de l’enseignant qu’on garde toutes et tous en tête et à qui on aimerait dire : « Merci pour votre honnêteté et votre abnégation. Merci pour votre amour pour votre métier. Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous ! »
Toutefois, on ne peut s’empêcher de se poser des questions. Combien d’enseignants arrivent-ils encore à se faire apprécier par les apprenants et à laisser un impact pareil ? Y a-t-il encore des élèves conscients des efforts fournis par certains enseignants afin qu’ils s’acquittent de leur devoir ô combien noble en dépit de l’état actuel déplorable de l’enseignement dans notre pays ?