Quand Guterres consacre le leadership du Roi Mohammed VI, promoteur de dialogue, de tolérance et de paix
Par Hassan Alaoui
Le Roi Mohammed VI a reçu en audience à Rabat mercredi 23 novembre le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres avec lequel il s’est longuement entretenu sur différents et plusieurs sujets, dont notamment la coopération entre le Royaume du Maroc et l’organisation mondiale.
Cette audience exceptionnelle s’inscrit d’une part dans le cadre de la participation personnelle d’Antonio Guterres à la 9ème session du Forum de l’Alliance des civilisations organisée à Fès par l’ONU et, d’autre part dans une tradition vertueuse de renforcement des liens de cette dernière avec le Maroc.
Si la rencontre entre le Roi Mohammed VI et le Secrétaire général des Nations unies s’est déroulée en marge du Forum international de Fès, elle prend en revanche une dimension significative. Et certainement, elle constitue comme son prolongement – diachronique et synchronique, dira-t-on – du fait que le Roi Mohammed VI et M. Guterres ont participé chacun à sa manière à la 9ème session du Forum de l’Alliance des civilisations, notamment par des discours d’une grande portée.
Défenseurs de la paix et de la stabilité, entre autres objectifs, les deux leaders tissent à coup sûr une relation personnelle privilégiée, le secrétaire général de l’ONU ne manquant jamais de le souligner et de rendre hommage à cet égard au Roi Mohammed VI. Avec le Maroc, alors qu’il était dans l’entourage de Mario Soares, grand ami du Maroc, et ensuite à la tête du HCR ( Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ON), M. Guterres a constamment trouvé près du Maroc compréhension et soutien , mais aussi une écoute attentive.
L’audience que le Roi Mohammed VI a accordée à Antonio Guterres ne déroge donc nullement à une telle tradition, devenue elle-même un socle. Elle s’est institutionnalisée au fil des années. On en veut pour preuve encore cet hommage éclatant qu’il a rendu au Souverain en lui « exprimant sa gratitude pour la réussite du 9ème Forum de l’Alliance des civilisations tenu à Fès les 22 et 23 novembre et se félicitant de l’adoption d’une déclaration forte et engageante plus que jamais nécessaire dans un contexte international trouble », comme le souligne un communiqué du Cabinet Royal. Il convient de souligner à cet égard la forte convergence entre le Roi du Maroc et le Secrétaire général de l’ONU sur tous les points abordés lors de cet entretien qui, plus que jamais, prend valeur de symbole et souligne en particulier leur volonté d’aller de l’avant dans la vision de ce que la Déclaration finale de Fès affirme comme impératif catégorique : celui de renforcer les « valeurs de dialogue, de tolérance, de compréhension mutuelle au moment où la confrontation, les crises et la conflictualité dominent la scène internationale ».
En filigrane, on prend la mesure de l’hommage de M. Guterres au Souverain et à son leadership dans la « promotion des valeurs de tolérance et de respect des différentes cultures, religions et civilisations », on se félicite également que, sur l’ensemble des problématiques qui préoccupent la planète, les deux leaders partagent la même conviction pour une mobilisation mondiale responsable et sincère. Tous deux sont des ardents défenseurs des libertés, et donc contre l’extrémisme sous toutes ses formes : politique, religieux, racial, antisémitique, ethnique, économique et tutti quanti. Le rôle joué par le Maroc en matière de lutte contre le terrorisme et u séparatisme n’a jamais été une clause de style, mais bel et bien un engagement renouvelé, une conviction chevillée au corps chez le Roi Mohammed VI.
L’hommage d’Antonio Guterres, aussi significatif qu’admirable, à l’égard du Roi Mohammed VI nous invite aussi à mettre en exergue le rôle du Souverain dans la question migratoire, dont il préside la mission de l’Observatoire d’Afrique, celle du Forum global contre le terrorisme, celle encore des avancées majeures dans le combat pour le climat, le développement des énergies renouvelables et, en particulier, de l’énergie verte très prisée. Le Maroc et l’ONU, deux partenaires plus qu’engagés dans la lutte sur des champs de grande dimension planétaires ? Sur le plan diplomatique, la sagesse, la raison, le discernement qui animent la vision du Maroc sont on ne peut plus porteurs qu’ils s’inscrivent dans une ambition synonyme de lente et sure transformation : la présence du Maroc sur les fronts traditionnels, théâtres de conflits, zones qualifiées de déstabilisées. La Libye, le Proche Orient, la République centrafricaine, le Mali, le Sahel en général sont autant d’exemples dans lesquels le Maroc, fort de son expérience et même de sa présence historique, apporte un soutient conséquent aux Nations unies.
M. Antonio Guterres n’hésite nullement à reconnaître les efforts fournis par le Maroc pour favoriser ici les processus de paix, là les rapprochements nécessaires à un dialogue entre les parties en conflit. Le rôle du Maroc au niveau des conflits en Afrique, pour la stabilisation, la paix, la sécurité et le développement économique n’a jamais été aussi mis en exergue d’une façon solennelle. Cette dimension, temps fort de l’audience royale au secrétaire général par le Roi Mohammed VI, s’inscrit également dans une préoccupation partagée, notamment sur le conflit du Sahara marocain, à la lumière de la dernière résolution pertinente 2654 adoptée fin octobre par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le Maroc continue de soutenir les efforts de l’ONU et notamment la mission de Stafan de Mistura, envoyé personnel de M. Guterres au Sahara pour la mise en œuvre du Plan de règlement d’autonomie avancée.
M. Guterres , s’il ne le dit pas de manière officielle, apporte son appui à ce plan , le seul qui a reçu le soutien de l’ONU et de la communauté international, de pas moins de plus trente pays africains qui ont ouvert des consulats africains et la quasi totalité des Etats arabes, de l’Espagne, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Belgique, des Etats-Unis bien sûr, de Chypre, des pays du Visegrad ( Hongrie, Tchéquie, Slovaquie et Pologne) etc…Un champ immense et fertile, une « somme de pays » qui font le poids à l’aune d’une transformation géopolitique synonyme d’une irrépressible et lente mutation en faveur du Maroc. Le Plan aussi qui se heurte au refus et à la mauvaise foi du gouvernement algérien, acculé désormais à la raison par les dernières Résolutions du Conseil de sécurité auxquelles le Maroc apporte depuis toujours son appui total.
L’hommage d’Antonio Guterres à la vision du Roi Mohammed VI, faite de discernement, de sagesse, de volonté de paix et de dialogue n’a d’égale que son respect pour le leadership qu’il exerce à la fois dans le monde arabe – notamment pour la cause palestinienne – et dans le continent africain, si proche et familier pour lui.