Quand « l’Emir Soumah » se repentit et dénonce les crimes de son ancien compagnon Aarrass
Voici un témoignage particulier sur une époque exceptionnelle. Il est prononcé et publié par vidéo sur le site de Hespress par celui qui s’appelait « Amir Harakat al-Moujahidine ». Son nom ? Abderrazak Soumah, membre de la Jemâa salafiste qui, on se rappelle, avait défrayé la chronique dans la toute première décennie du nouveau siècle.
Quatrième dirigeant de cette mouvance, il avait joué un rôle central dans les préparatifs d’attentats et d’actions contre l’Etat, les institutions voire même les populations civiles innocentes. Arrêté avec ses compagnons en 2012, emprisonné et libéré plus tard, il s’est repenti. Face aux déclarations de celui qui fut son compagnon, Ali Aarrass, terroriste notoire, il régit. Soumah garde encore dans son esprit l’atmosphère de cette sinistre époque, marquée entre autres par les criminels attentats de Casablanca en 2004 ayant fait 43 morts.
Abderraezak Soumah a décidé de témoigner et de livrer l’intimité de ses relations avec cet autre terroriste, Ali Aarrass dont le nom défraye la chronique, chargé quant à lui à cette époque de procurer aux « jihadistes » armes et argent. Arrêté en 2010 en possession d’armes qu’il faisait rentrer par Tanger notamment , ses amis dont Soumah arrêtés à leur tour en 2012 à Tiflet.
Ali AArras, ancien militaire en Belgique, rifain qui parlait aussi français et arabe, s’était converti au terrorisme. Il se procurait de l’argent auprès d’un certain Abdelaziz Nâamani, commerçant et mécène des terroristes. Entre 2003 et 2011, Ali Aarrass traversait la frontière régulièrement de Belgique, de France et parvenait au Maroc avec armes et bagages, des sommes d’argent qu’il remettait au groupe jihadiste de Soumah. Il était radicalisé et n’avait pas d’état d’âme, poussant les membres du groupe à commettre l’irréparable.
Soumah, dans sa confession, dément catégoriquement les allégations de tortures que Ali Aarrass publie, notamment à travers une vidéo et des traces fabriquées. Il rappelle que les salafistes ont l’habitude de recourir aux produits du ghassoul et du héné pour marquer leur corps et faire croire à des violences subies et infligées par les autorités pénitentiaires. Mieux : Soumah souligne que les détenus, partout où ils se sont trouvés, ont subi un traitement des plus corrects et respectueux.
Le scénario de tortures de Ali Aarrass , qui se présente comme un prisonnier politique alors qu’il est un terroriste, est ni plus ni moins qu’un mensonge et une diversion. Abderrazak Soumah se repentit, mais il le fait dignement, en présentant ses excuses, humblement, remerciant le Tout Puissant de les avoir remis sur le chemin de la raison, évitant les violences et le sang au pays et au peuple marocain. L’objet de la vidéo que nous publions tient à trois points : comment Ali Aarrass organisait , finançait et téléguidait les attentats criminels contre le Maroc ; comment il bénéficiait d’un important circuit financier en Europe et en Belgique en particulier ; enfin comment il a maquillé ses prétendues tortures.