Quatorze morts en Catalogne, l’attaquant de Barcelone aurait été tué
Le conducteur de la camionnette qui a foncé dans la foule jeudi après-midi à Barcelone, faisant 13 morts, est l’un des cinq hommes abattus par la police quelques heures plus tard à l’occasion d’une autre attaque, qui a fait un mort, dans la station balnéaire de Cambrils, rapportent vendredi deux journaux espagnols.
Ces informations n’ont pas été confirmées officiellement.
Jeudi, le chauffeur qui a fauché la foule sur les Ramblas, la grande artère emblématique de Barcelone, a abandonné la camionnette et s’est enfui à pied.
Quelques heures plus tard, la police abattait cinq suspects qui avaient foncé sur des policiers et des piétons à Cambrils, à 120 km au sud de Barcelone. Une Espagnole a trouvé la mort. Les suspects portaient de fausses ceintures explosives et étaient armés de couteaux et d’une hache
Au total, l’attaque de Barcelone, revendiquée par l’Etat islamique, et celle de Cambrils, ont fait 126 blessés dont 65 sont toujours hospitalisés et 17 sont dans un état grave.
Les victimes – morts et blessés – sont de 34 nationalités différentes (France, mais aussi Allemagne, Philippines), Barcelone et la côte méditerranéenne espagnole attirant un grand nombre de touristes du monde entier. Le secrétaire d’Etat américain a confirmé la mort d’un Américain. Selon la presse espagnole, plusieurs enfants ont été tués.
Vingt-huit blessés sont français, dont huit sont dans un état grave, a dit le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui s’est rendu à Barcelone vendredi.
La France, par la voix d’Emmanuel Macron, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie ou encore le Vatican ont exprimé leur solidarité envers l’Espagne, qui n’avait plus connu d’attentat aussi meurtrier depuis l’attentat revendiqué par Al Qaïda dans des trains de banlieue qui fit 191 morts et plus de 1.800 blessés en mars 2004 à Madrid. QUATRE SUSPECTS RECHERCHÉS
A Barcelone, les habitants ont observé une minute de silence à midi en mémoire des victimes, en présence du roi Felipe et du président du gouvernement, Mariano Rajoy.
Mariano Rajoy a annoncé trois jours de deuil national.
« La France paie un lourd tribut dans cette terrible attaque de Barcelone. Plein soutien aux victimes, à leurs familles et à leurs proches », a écrit Emmanuel Macron sur Twitter.
La course meurtrière d’un véhicule projeté sur des piétons rappelle les attaques commises depuis le 14 juillet 2016 à Nice, Londres, Berlin et Stockholm, qui ont fait plus de 100 morts.
La police a arrêté quatre personnes âgées de 21 à 34 ans, en lien avec les deux attaques de Catalogne : trois Marocains et un Espagnol de Melilla, enclave espagnole au Maroc, a indiqué Josep Lluis Trapero. Aucune de ces personnes n’a de passé lié à des affaires de terrorisme, a-t-il ajouté.
Les autorités ont en outre émis des mandats d’arrêt concernant quatre personnes, apprend-on de source judiciaire.
Selon La Vanguardia, journal de Barcelone qui dit avoir obtenu un document interne à l’enquête, les quatre personnes recherchées sont d’origine marocaine et sont âgées de 17 à 24 ans.
Un de ceux recherchés s’appelle Moussa Oukabir, indique-t-on de source policière. Agé de 17 ou 18 ans et d’origine marocaine, il est le jeune frère d’un des hommes arrêtés jeudis, indique la presse espagnole.
Des enquêteurs espagnols estiment qu’une cellule de huit personnes, peut-être 12, pourrait être impliquée dans les attaques de Barcelone et de Cambrils. Elles auraient prévu à l’origine un attentat avec des bonbonnes de gaz.
La police espagnole a transmis aux autorités françaises le signalement d’un utilitaire blanc de location dans le cadre de l’enquête sur la double attaque qui a frappé la Catalogne, indique Le Parisien vendredi soir sur son site internet.
D’après Le Parisien, le véhicule en question, un utilitaire Renault Kangoo blanc, aurait été loué par des personnes recherchées par la police espagnole à la suite de ces deux attaques.
Le roi Mohammed VI du Maroc a envoyé ses condoléances à l’Espagne. Le président américain Donald Trump s’est entretenu avec le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy alors qu’il se trouvait à bord de l’Air Force One.
Selon le chef de la police, Josep Lluis Trapero, les deux attaques étaient en préparation depuis un certain temps à partir d’Alcanar, une localité au sud-ouest de Barcelone. Une explosion a eu lieu peu avant minuit mercredi dans une maison de la ville. La déflagration mercredi soir a fait un mort et c’est dans cette maison que les attentats ont été préparés, a dit le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero.