Questions à un expert/PCNS: « Comment réussir la phase post-Covid sur les marchés émergents ? »
Le renforcement des systèmes de la santé publique et l’élargissement de la couverture des systèmes de protection sociale, sont les principaux enseignements que les pays en développement devraient tirer de cette pandémie pour bâtir des économies fortes, a estimé, dans une interview, Otaviano Canuto, ancien vice-président du FMI & Senior Fellow au Policy Center.
Comment voyez-vous la reprise post-coronavirus sur des marchés émergents comme le Brésil ?
La reprise post-coronavirus sur des marchés émergents comme le Brésil dépendra de trois facteurs. Premièrement, le rapport coût-efficacité des politiques nationales menées, pour aplatir la courbe épidémique et minimiser les dommages infligés aux entreprises solides ainsi qu’à la population directement touchée par les restrictions de mobilité pendant la phase pandémique. La dette publique augmentera inévitablement du fait de l’action du secteur public en tant qu’assureur ultime contre les catastrophes comme celle créée par le coronavirus. Deuxièmement, la reprise dépendra également de l’inversion des chocs externes qui ont touché ces pays, comme la chute des envois de fonds de l’étranger et du tourisme, ainsi que des prix des matières premières. Troisièmement, la rapidité avec laquelle la production intérieure et l’emploi s’adapteront à la « nouvelle normalité » des modes de consommation et des conditions de travail.
Quelles sont les enseignements que les pays en développement devraient tirer de cette pandémie pour bâtir des économies fortes ?
Première leçon : la nécessité de renforcer les systèmes de santé publique, ainsi que la préparation aux événements extraordinaires comme les pandémies. Ensuite, il faut élargir la couverture des systèmes de protection sociale existants, compte tenu des pourcentages élevés de travailleurs informels. Enfin, il faut étendre la portée des services d’infrastructure de base, comme l’eau, l’assainissement et les moyens de transport aux zones défavorisées. Sans ces trois leviers, les externalités s’avèrent négatives pour l’économie et la société dans son ensemble.