Qui veut la peau de Mostafa Terrab ?
Par Hassan Alaoui
Comme l’écrivait si bien Edgar Morin dans son livre célèbre La rumeur d’Orléans, elle gonfle, gonfle la rumeur ! Elle nous rabaisse … la calomnie.
Au pays des aveugles le borgne est roi ! Coup sur coup, les fake-news, les infox, la désinformation systématique , l’amalgame et la volonté de nuire semblent s’installer dans notre champ médiatique appauvri ou ce qui en reste. Quand ce n’est pas le Roi, désormais habitué à l’abject délire de nos adversaires, extérieurs et intérieurs, ce sont maintenant la famille royale et les symboles de l’Etat. On a beau être vigilants, prêter attention aux prédateurs qui nous entourent et demeurer prudents, il y aura toujours une ombre qui rôde autour de nous pour nous doubler, caricaturer nos gestes et fabriquer la fake-news qui lubrifie les fantasmes d’une opinion publique subjuguée et objet d’un exécrable populisme.
La vidéo fabriquée de toutes pièces sur la danseuse du ventre connue des réseaux, corvéable et maniable, s’adonnant à son activité préférée sur un bateau de croisière nous donne le ton d’une époque : celle du bafouement et d’un furieux abaissement de nos mœurs. Celle de la manipulation qui est désormais au cœur d’un dispositif de destruction. Le profil de l’intéressé – dont la seule caractéristique est d’être un sosie parfait du président de l’OCP – ne serait en rien intéressant et nullement attractif si cette ressemblance insaisissable n’était pas choquante dans un décor aussi troublant.
Quoi, Mostafa Terrab lui-même, grand commis de l’Etat comme on n’en fait plus, fidèle des fidèles livré à la joyeuse grivoiserie ? Le PDG le plus puissant « dévergondé », le studieux, ce parangon de la vertu sorti brutalement du bois et de l’ombre des rigueurs de son bureau ? Il a déserté le grand temple du premier étage de l’OCP, le décor impressionnant de dossiers entassés sur 20 mètres carrés d’un meuble aménagé qui lui sert de bureau, plutôt de repaire, témoin d’une vie menée tambour battant ?
Non, et non ! On tombe à la renverse, la vidéo d’une femme aspergée de champagne tourneboulant son ventre comme un tambour roulant, le profil d’un homme – lui-même victime du vicieux et sordide montage -, tout à sa vicelarde gaieté de vivre qui la fige du regard et sur fond d’une mer ! On vérifie, on soupçonne la ressemblance diabolique, l’embonpoint trompeur qui nous renvoie à Mostafa Terrab d’avant, autrement dit avant son opération du cœur et son régime spartiate , et puis raison garder, on se souvient d’un ancien directeur de la CNT dont le profil ressemble comme une goutte d’eau à celui de l’innocent patron de l’OCP.
Un ami commun ne s’est pas empêché de me dire que, dans sa vie ordinaire, Mostafa Terrab est d’autant plus pudique qu’il n’ose même pas, ou à peine regarder les gens dans les yeux…Quant à l’imaginer danser à bord d’un bateau de plaisance, au milieu d’une smala de joyeux lurons, il n’y a qu’un pas que les salopards, déguisés en snippers n’ont pas hésité à franchir…
On connait la musique : le coup est parti de Lâayoune, là où loge une clique de mercenaires et de stipendiés à la merci du polisario et du gouvernement algérien ! Là aussi où l’OCP valorise les phosphates, donne la réelle dimension – économique et technologique – de la richesse d’un groupe mondial solidaire. Il convient de souligner que Mostafa Terrab , par sa retenue, sa pudeur, sa culture, sa formation, son sens de l’Etat ne se prêtera jamais au jeu vibrionnant d’une danse du ventre sur une embarcation avec des gens « flamboyants » et encore moins aux côtés d’une danseuse sur laquelle les fake-newseurs se sont jetés sans état d’âme.
Ceux qui croient attaquer le président de l’OCP par ce biais du vice digne des régimes totalitaires, resquilleurs et jaloux de sa place voire malades de ses succès, devront déchanter, car il remplit honorablement sa mission, et même plus.