Rabat : 15 hectares de terrain expropriés pour moderniser les axes routiers

La commune de Rabat a lancé une enquête publique concernant un ambitieux projet de réaménagement du réseau routier de la capitale. Cette initiative, qui inclut l’élargissement et la création de nouvelles voies, suscite des préoccupations chez les habitants concernés par les expropriations, notamment en termes de compensation foncière.
À la suite d’une session extraordinaire tenue le 29 janvier 2025, la commune de Rabat a lancé une enquête publique concernant un vaste projet d’aménagement urbain, visant à transformer et moderniser le réseau routier de la capitale. Ce projet ambitieux inclut la création, la liaison et l’élargissement de plusieurs avenues et routes dans le but de fluidifier la circulation et d’améliorer la qualité de vie des habitants. Cependant, ce projet soulève des préoccupations parmi certains riverains, notamment ceux dont les propriétés seront concernées par l’expropriation. En effet, dans une ville où l’immobilier est déjà coûteux et où les terrains disponibles sont rares, ces habitants s’interrogent sur la juste compensation à recevoir, surtout face à la valeur de leur bien.
L’enquête publique, qui se déroulera jusqu’à la fin du mois prochain, permet aux citoyens de se renseigner sur les projets d’expropriation et d’y participer activement en émettant leurs avis et observations. Elle représente une étape cruciale dans ce processus, en assurant transparence et écoute. Conformément à la loi n° 7-81 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique, il est important de rappeler qu’aucune construction, plantation ou amélioration ne pourra être réalisée sur les terrains concernés sans l’accord préalable des autorités pendant deux ans après la publication de l’acte déclaratif d’utilité publique.
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L’impact du projet se fait sentir principalement sur l’avenue Mohammed VI, un des axes majeurs de la capitale, ainsi que dans plusieurs quartiers alentours. Les expropriations toucheront aussi bien des propriétés privées que des terrains appartenant à des personnalités publiques et des ambassades, mais également des biens de pays étrangers comme l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, l’Iran, les Pays-Bas et la Libye. En tout, plus de 15 hectares de terrain seront expropriés sur une distance de 12 kilomètres le long de cette avenue. Les surfaces des propriétés varient entre 1 m² et près de 28 000 m², avec une surface médiane de 294 m². Environ 25 % des propriétés touchées sont de petite taille, inférieure à 84 m².
Au-delà de l’avenue Mohammed VI, d’autres projets d’aménagement concernent des zones stratégiques comme la gare Rabat-Agdal, le boulevard Al Fath, et les quartiers Al Irfane et Ksar Al Bhar. Par exemple, une nouvelle voie sera aménagée pour relier la rue des Abattoirs à l’hôpital Moulay Youssef, nécessitant l’expropriation de 8 444 m² de terrain.
Ce grand projet, bien qu’indispensable pour moderniser la capitale et améliorer la circulation, représente un véritable défi pour les propriétaires concernés. La communication entre les autorités et les citoyens est donc primordiale afin de garantir une gestion équitable et un processus de compensation juste pour tous.