Rabat et Madrid renforcent leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme
La coopération en matière sécuritaire entre l’Espagne et le Maroc est »permanente, sincère et fructueuse », a affirmé, mardi à Rabat, le ministre espagnol de l’Intérieur, Juan Ignacio Zoido.
La coopération entre l’Espagne et le Maroc dans le domaine sécuritaire est permanente, sincère et fructueuse et les deux pays oeuvrent pour renforcer et améliorer davantage leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme, a-t-il assuré lors d’une conférence de presse avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit.
L’Espagne et le Maroc, qui est un partenaire prioritaire du pays ibérique, ont pu forger un exemple de »coopération magnifique et sincère » dans le domaine sécuritaire, a dit M. Zoido, soulignant que les contacts entre Madrid et Rabat »sont étroits et permanents » notamment pour ce qui est de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la traite des personnes.
»Il est très clair qu’aucun pays n’est à l’abri de la menace terroriste », a affirmé le ministre espagnol de l’Intérieur qui a souligné l’importance de l’union et de la coopération internationale pour vaincre le terrorisme, qui vise à détruire «notre mode de vie, notre liberté, notre démocratie et l’exercice libre de nos droits ».
Concernant les attaques terroristes de Barcelone et de Cambrils, qui ont fait au total 16 morts et plus de 120 blessés, le ministre espagnol s’est félicité du «contact permanent et de la coopération entre les services de sécurité des deux pays» qui donnent de « bons résultats » sur le terrain.
La menace terroriste est un phénomène complexe qui est en constante évolution, ce qui requiert l’anticipation pour prévenir cette menace, a-t-il dit, soulignant que les services de sécurité espagnols maintiennent un contact permanent avec leurs homologues marocains, qui ont interpellé deux personnes dans le cadre des attaques terroristes de Barcelone et Cambrils.
La prévention et la lutte contre la radicalisation violente sont «les piliers sur lesquels doit se baser la politique de lutte contre le terrorisme», sachant que onze des douze terroristes liés à ces attentas sont Marocains, et l’autre d’origine marocaine né en Espagne, a-t-il dit, soulignant la nécessité de renforcer davantage l’échange d’informations sur les individus susceptibles d’inciter à la radicalisation ainsi que sur des activités transfrontalières suspectes, et qui requièrent un suivi et une surveillance rapprochée.
Les services sécuritaires marocains collaborent avec leurs homologues espagnols « pour que nous puissions avoir en Espagne le maximum d’informations permettant de jeter la lumière sur les attentats» commis récemment en Espagne, a-t-il dit.
Dans ce sens, le ministre espagnol a exprimé la reconnaissance de son pays pour la coopération sincère du Maroc et les informations d’une « valeur inestimable » fournies par Rabat concernant ces attaques terroristes.
Rabat et Madrid continuent à échanger des informations relatives à la préparation et à l’exécution de ces attentats pour que tous les auteurs de ce crime soient traduits devant la justice, a ajouté M. Zoido.
Illustrant l’excellence de la coopération entre Rabat et Madrid en matière de lutte contre le terrorisme, le responsable espagnol a rappelé que 12 opérations conjointes entre les services sécuritaires marocains et espagnols ont été menées entre 2014 et 2017 depuis que l’Espagne a relevé, en juin 2015, à 4 son niveau d’alerte antiterroriste. La dernière opération a eu lieu en mai, durant laquelle ont été arrêtés trois terroristes liés au groupe terroriste DAECH, deux à Barcelone et Salou et le troisième à Tanger.
Grâce à cette collaboration étroite, plus de 175 personnes ayant des profils violents et radicaux ont été interpellées lors de ces opérations, a-t-il révélé.
Par ailleurs, le ministre espagnol a affirmé que la collaboration avec le Maroc en matière migratoire est «essentielle pour éviter plusieurs assauts massifs» d’immigrés clandestins, soulignant que les mesures et les actions mises en place portent leurs fruits.
Il a, également, mis l’accent sur la nécessite de maintenir le contrôle des flux migratoires et d’agir contre l’utilisation de nouveaux modes opératoires par les réseaux de trafic d’êtres humains.