Rapport de la Cour des comptes : la contre-attaque de Driss Lachgar
Lors d’une réunion, Driss Lachgar, premier secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), a défendu son point de vue concernant le rapport de la Cour des comptes. Il a souligné qu’aucune loi n’empêche le parti de choisir et de contracter avec un bureau d’études qu’il estime qualifié pour réaliser des recherches et des études politiques.
Dans une déclaration de son bureau politique, Lachgar a affirmé que « de nombreuses expériences comparatives montrent que plusieurs partis politiques disposent de bureaux d’études et emploient des experts et des chercheurs qui œuvrent pour eux, renforçant ainsi leur gouvernance sans soulever de problèmes juridiques ou éthiques. » Il a expliqué que la réalisation d’études pour un parti politique nécessite l’intervention de personnes maîtrisant la référence et la culture politique du parti, connaissant son histoire et ses aspirations politiques, et familières avec ses documents et programmes électoraux. De plus, « la qualité des études et des recherches ne se mesure pas à la quantité ou au nombre de pages, mais à la pertinence des analyses, des conclusions et des propositions qu’elles contiennent. Seuls les organes du parti ont le droit d’examiner leur contenu et de les évaluer », a-t-il ajouté.
Le Bureau politique de l’USFP a profité de cette occasion pour critiquer Zineb Al Adaoui, en soulignant que la loi n’autorise pas le Conseil supérieur de la Cour des comptes à discuter du contenu et des résultats de ces études, car elles sont destinées à des fins politiques. Le Conseil est chargé de contrôler le respect des procédures et n’a pas le droit d’évaluer le contenu, afin de ne pas violer l’obligation de neutralité imposée aux magistrats de la Cour des comptes.
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Suite aux révélations de la Cour des comptes, plusieurs militants de l’USFP ont adressé des critiques à la direction du parti, notamment au niveau international, où la composante française a publiquement dénoncé les agissements de la direction. Certains anciens cadres ont également critiqué le premier secrétaire du parti, Driss Lachgar.
Il est à noter que le rapport de la Cour des comptes a révélé qu’une société appartenant au fils de Driss Lachgar et à ses proches associés, MELA STRATEGIE & CONSEIL, qui offre des services de conseil stratégique, d’audit et d’analyse des politiques gouvernementales, a bénéficié d’études financées par le parti avec des fonds publics. Cela a incité le bureau régional de la jeunesse fédérale en France à demander la création d’une commission d’enquête indépendante du parti pour examiner comment certains membres bénéficient de postes, de projets de soutien et de marchés. Il a aussi été mentionné que « le parti a reçu un soutien financier supplémentaire de 1 930 896,03 DHS le 11 septembre 2022, pour financer les dépenses liées aux études confiées à MELA STRATEGIE & CONSEIL, créée le 21 février 2022 ».
Dans la même veine, Driss Lachgar, dirigeant socialiste, s’est interrogé sur les intentions de la Cour des comptes, remarquant que la publication des deux rapports coïncidait avec la volonté du parti de présenter une motion de censure au parlement contre le gouvernement d’Aziz Akhannouch.