Rapport: Les faillites d’entreprises en hausse de 13% en 2024

Alors que le Maroc traverse une période économique complexe marquée par une inflation galopante, le gouvernement se trouve à mi-parcours de son mandat, affrontant des défis conséquents notamment en matière de chômage et de survie des entreprises. Ces enjeux soulèvent des questions sur l’efficacité des politiques économiques mises en place, particulièrement concernant la promesse de dynamisation de la création d’entreprise.

Un rapport international publié par Allianz Trade, intitulé « Perspectives mondiales d’insolvabilité : le flux et le reflux de la vague d’insolvabilité », révèle une situation peu reluisante pour les entreprises marocaines : le Maroc figure parmi les pays enregistrant une « augmentation notable » des faillites d’entreprises. En dépit des promesses de relance économique et de soutien à l’entreprise, les chiffres sont implacables. Selon ce rapport, le nombre de faillites d’entreprises au Maroc montre une tendance haussière inquiétante : de 12 397 cas en 2022, il est passé à 14 245 en 2023. D’ici 2024, le Maroc devrait enregistrer une augmentation de 13 % portant le total à 16 100, suivi d’une hausse de 8 % en 2025, avec 17 400 prévisions de faillites.

Ce phénomène s’inscrit dans une tendance globale où de nombreuses économies peinent à se remettre des répercussions de la pandémie et de l’environnement économique mondial en mutation. Pour le Maroc, l’arriéré de procédures de défaillance, maintenues en sommeil durant la crise sanitaire de 2020, refait surface et exacerbe les difficultés économiques. Cette situation met en lumière la fragilité du tissu entrepreneurial marocain, particulièrement les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) qui représentent la colonne vertébrale de l’économie nationale.

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Le rapport d’Allianz Trade montre que, par rapport aux niveaux d’avant la pandémie, les prévisions pour 2024 signalent une augmentation des faillites de l’ordre de 101 %. Ce constat alarmant souligne une détérioration substantielle de l’environnement des affaires au Maroc, bien au-delà des niveaux observés entre 2016 et 2019.

Les secteurs de la construction, du commerce et de l’hôtellerie, qui sont parmi les plus dynamiques du pays, sont désormais classés parmi les plus vulnérables face à cette crise. Le rapport souligne que de nombreuses entreprises, même celles autrefois solides, sont aujourd’hui confrontées à une lutte pour leur survie, impactées par la baisse de la demande, l’augmentation des coûts et les problèmes de trésorerie.

À cela s’ajoute le problème persistant du chômage, qui continue de mettre sous pression le gouvernement d’Aziz Akhannouch. La création d’emplois, intrinsèquement liée à la santé des entreprises, est fortement compromise par l’augmentation des faillites, posant ainsi un défi majeur à la politique économique du gouvernement actuel. Le taux de chômage, qui reste élevé, est un indicateur de la nécessité urgente d’interventions ciblées pour soutenir les entreprises et revitaliser le marché du travail.

Pourtant, malgré ce tableau sombre, le gouvernement maintient un discours d’espoir, promettant une meilleure maîtrise de la situation économique. Des stratégies commencent à émerger, visant à réduire les faillites par la promotion de l’innovation, l’attrait des investissements étrangers, et la refonte des mécanismes de soutien aux TPME. Néanmoins, ces initiatives semblent, pour le moment, insuffisantes face à l’ampleur des défis.

Les analystes d’Allianz Trade suggèrent que le Maroc pourrait connaître à terme une réduction des faillites « administratives » — ces entreprises inactives utilisant la procédure de faillite pour se retirer légalement du registre commercial. Cependant, cette diminution potentielle est confrontée à des obstacles significatifs, notamment les retards de paiement et les pressions budgétaires croissantes qui alourdissent la gestion des entreprises.

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