Rapport MIPA : les Marocains méfiants envers les Parlementaires
L’Institut Marocain d’Analyse des Politiques (MIPA) a présenté son rapport annuel sur la confiance des Marocains vis-à-vis de leurs institutions politiques. Celle-ci serait en baisse selon les résultats du rapport.
Dès l’introduction, le rapport précise que dans la plupart des études élaborées jusque-là, l’attention était plutôt focalisée sur les structures et le cadre institutionnel. Le rôle des personnes « ordinaires » a quant à lui été négligé. Les citoyens étaient alors perçus comme une catégorie manquant d’intention et de volonté. Mais le printemps arabe en 2011 a prouvé qu’en réalité les citoyens ne sont pas si passifs mais au contraire, leur rôle peut être déterminant. C’est dans ce contexte, explique le rapport, que l’institut MIPA souhaite mettre la lumière sur la perception des institutions politiques par les citoyens.
Ainsi, selon l’étude, près de 31% seulement des Marocains interrogés s’intéresseraient à la politique ou aux affaires politiques en général. 69% ont déclaré ne pas s’y intéresser. Les chiffres concernant la connaissance du rôle du Parlement ainsi que de ses acteurs sont également frappants. 90% des personnes interrogées n’ont pu nommer les présidents des Chambres et une majorité ignore le rôle même du Parlement. Des chiffres d’autant plus frappants lorsque l’on sait que les membres du Parlement sont élus par les citoyens afin de les représenter au niveau législatif. Ainsi, le Parlement figure parmi les institutions en lesquelles les Marocains ont le moins confiance, probablement parce que ces derniers pensent que leur voix est mal représentée dans la vie politique. Si le rapport souligne une baisse de confiance générale surtout depuis 2011, les promesses non-tenues par la classe politique, dont le PJD, n’ont fait qu’accroître le mécontentement voire le sentiment de trahison envers ces représentants.
Enfin, une autre raison qui expliquerait le manque de confiance des Marocains envers le Parlement, est la croyance que les Parlementaires concourent uniquement pour obtenir des avantages personnels plutôt que pour représenter les citoyens. La confiance envers le système judiciaire n’est guerre meilleure, celle-ci s’élèverait à une moyenne de 42%.
Bonne nouvelle toutefois, si la confiance des Marocains envers les institutions politiques est particulièrement morose, l’armée quant à elle compte un niveau de confiance très satisfaisant. 87% des personnes âgées de 18 à 29 ans et 92% des personnes âgées de 40 à 49 ans disent faire confiance à l’armée. Il s’agit de l’institution en laquelle les Marocains ont le plus confiance, suivie de la police.