La réaction de l’ambassadeur algérien à Bruxelles cache mal l’implication de son pays dans la question du Sahara

La réaction des responsables algériens sur les critiques formulées ici et là sur l’implication de leur pays dans la question du Sahara, érigée en constante de la politique intérieure de l’Algérie, n’en finit pas de faire des remous.

Visiblement irrité par les déclarations de l’eurodéputé français Gilles Pargneaux mettant les cols blancs d’El Mouradia devant leurs responsabilités en les qualifiant d’acteurs majeurs du conflit artificiel autour du Sahara et en relevant surtout que cette question est devenue une affaire de politique intérieure de l’Algérie, l’ambassadeur algérien à Bruxelles s’est fendu d’un droit de réponse publié par l’APS dans lequel il s’efforce, laborieusement et sans conviction authentique, de blanchir son pays de tout soupçon d’être à l’origine du blocage de la situation au Sahara et des conditions dramatiques dans lesquelles vivent les séquestrés des camps de Tindouf sous l’œil complice de l’armée algérienne.

Encore une fois, l’exercice que voulait fascinant M. Belani, ne fait que confirmer l’implication jusqu’au cou de l’Algérie dans l’impasse que connait la question du Sahara. Son acharnement, pathétique, à vouloir défendre le contraire, le prouve éloquemment et trahit la volonté et la détermination de ses mentors de faire perdurer le conflit pour en tirer un maximum de profit sur le plan interne : vouloir détourner les Algériens d’un quotidien aux horizons obscurcis par les guerres de succession au pouvoir et les profits tirés de la manne pétrolière par une caste aux commandes du pays.

La question du Sahara est en effet un élément fédérateur pour l’Algérie, le sujet «Maroc» cartonne dans la presse algérienne – curieusement inféodée de manière inconditionnelle au pouvoir sur ce point-, sans parler des médias audiovisuels et des sites internet mobilisés à cet effet en Algérie et à l’étranger. Vouloir montrer le contraire relève de la pure démagogie. C’est une lapalissade que de dire aujourd’hui que c’est bien l’Algérie qui a été à l’origine de ce conflit et qui continue de l’attiser. C’est elle qui a créé en 1975 le mouvement séparatiste du polisario et c’est elle qui le finance à coups de millions de dollars au grand dam du peuple algérien de plus en plus paupérisé et lui fournit les armes et l’héberge sur son territoire à Tindouf.

Au plan international, Alger mobilise parallèlement sa diplomatie, notamment en Afrique et en Amérique latine pour fomenter des soutiens à la république fantoche qu’elle a créée. En Europe, elle tente de manipuler des instances et des groupements pour changer le cours d’une décision ou mettre en difficulté le Maroc dans la défense de ses intérêts stratégiques ou pour nuire à ses relations diplomatiques. Ce fût le cas lorsque l’APS, prenant ses désirs pour des réalités, inventa de toutes pièces «une brouille diplomatique entre Rabat et Paris», suite au report d’une visite au Maroc du ministre français des Affaires étrangères que Salaheddine Mezouar ne pouvait pas recevoir parce qu’il était tout simplement en déplacement à l’étranger. S’appuyant encore sur des arguments fallacieux, l’ambassadeur algérien, parfaitement dans son rôle d’imprécateur, celui que lui dictent ses employeurs à l’anti-marocanisme primaire et avéré, a déroulé, dans un exercice sans panache, éculé et à la banalité affligeante, la litanie algérienne prétendant que la réaction de l’Algérie est celle d’«un pays voisin» qui exprime tout bonnement sa «préoccupation de l’impasse actuelle».

Effectivement M. Belani, l’affaire est dans l’impasse, mais une impasse générée par la persistance de l’Algérie qui s’obstine à manœuvrer pour maintenir en otage les peuples de la région en bloquant toute initiative tendant à résoudre ce conflit artificiel, en jetant le discrédit sur les efforts du Maroc visant à clore définitivement ce dossier grâce à l’option d’autonomie élargie de la région du Sahara, laquelle a été qualifiée, à juste titre, de «sérieuse» et «crédible» par la communauté internationale et qui, en définitive, constitue en elle-même une forme évoluée d’autodétermination. Mais l’esprit formaté de M. Belani ne peut pas saisir ces nuances porteuses d’une vraie paix pour la région, il en est resté aux automatismes risibles des années soixante-dix dont on voit aujourd’hui au grand jour les effets désastreux sur la nation algérienne. Quant à la doctrine de l’Europe, elle est bien connue : Les États membres de l’Union européenne ne reconnaissent pas le polisario, encore moins un quelconque droit sur le territoire et les richesses des provinces du sud. Ils ont d’ailleurs adopté à l’unanimité la décision d’interjeter appel près la Cour de justice européenne pour invalider l’arrêt de son tribunal de première instance sur l’accord agricole Maroc-UE rendu, encore une fois, par maladresse et à force d’arguments erronés, de manipulations scandaleuses et de coups bas soigneusement orchestrés par Alger.

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