Après la reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara, l’Algérie au pied du mur
Par Hassan Alaoui
Cela fait 49 ans qu’un conflit de basse tension – silencieux mais avéré – oppose le Royaume du Maroc à l’Algérie. Il a pour nom l’intégrité territoriale de notre pays et comme prétexte officiel le Sahara. Usant d’un langage désuet et éculé, Alger instrumentalise à tout bout de champ la vieille doctrine de la 4ème Commission de l’ONU « d’autodétermination du peuple sahraoui » qui faisait florès dans les années de décolonisation mais qui est enterrée depuis belle lurette. Or, de peuple sahraoui authentique, il n’y en a qu’un seul, celui qui réside et prospère dans les provinces libérées du Sahara marocain, à Laayoune, Smara, Boujdour, Dakhla, Lagouira…
Alger affronte désormais la nouvelle réalité, celle de la reconnaissance par Israël de la souveraineté marocaine sur le Sahara, ancestrale. Il faut rappeler en effet qu’Israël, qualifié « d’entité sioniste occupante » par la junte d’Alger, existe bel et bien avant que l’Algérie ne voie le jour…Ceux des idéologues algériens patentés qui avaient créé en 1974 le problème du Sahara et donné naissance au polisario, avaient aussi le faux génie de rajouter l’adjectif « occidental ». L’appellation qui n’a d’autre sens que géographique a été transformée en dimension politique, imposée bon gré mal gré dans le langage des Nations unies, des organisations internationales, des forums et semble avoir connu une certaine fortune, s’efforçant bon an, mal an d’éclipser et effacer la nature réelle qui est l’appartenance irréfragable du territoire au Royaume du Maroc.
Les « Services » algériens et franquistes avaient mis à profit l’agitation menée à l’époque par des jeunes sahraouis à Lâayoune, Smara, Boujdour et Dakhla voire à Rabat pour les canaliser et les recruter. Ils sont tous marocains, nés qui à Marrakech comme Mohamed Ben Abdelaziz dit « al-Marrakchi », qui à Agadir, Casablanca même, inscrits dans les facultés marocaines et réclamant la libération du Sahara par l’Espagne, puissance occupante. Au Sommet arabe de Rabat, en 1974, Boukharrouba, alias Houari Boumediene prononça un discours devant les chefs d’Etat de la Ligue arabe, dans lequel il proclama solennellement le soutien de l’Algérie au combat de libération du Sahara par le Maroc. L’enregistrement de ce discours existe toujours dans les archives de la Ligue arabe, consigné bien entendu. Ce vœu est demeuré pieux, comme l’on dit, rangé dans l’accessoire des traîtrises de Boumediene qui, au moment même où il tenait ce genre de propos, ordonnait à ses services de pactiser avec ceux du général Franco pour créer le polisario et combattre le Maroc.
Lucide et perspicace, le Roi Hassan II avait alors décidé de prendre les devants et, dans une conférence de presse internationale annonçait en septembre 1974 que l’Année 1975 serait celle de la « libération du Sahara marocain ». Cette année-là fut marquée par une succession précipitée d’événements, dont l’arrivée de Commissions de l’ONU, dite Boni du nom du diplomate ivoirien, pour rendre visite dans les provinces du sud et établir son rapport. Nous sommes à quelques mois du déclenchement de la Marche verte et le Maroc n’attendait que la décision de la CIJ ( Cour internationale de justice) rendue finalement le 15 octobre 1975 pour mettre à exécution le plan de libération de son territoire occupé par l’Espagne. Entretemps, Franco et Boumediene mobilisaient tous leurs moyens pour empêcher cette opération.
A l’automne 1975, pendant les débats organisés par la CIJ à La Haye, le délégué algérien, Mohammed Bedjaoui, juriste de son état, tout à fougue et à sa détermination de transfigurer à la fois la règle de droit et le langage de la loi qui l’assortit, parlait alors de « Sahara occidental » et bien entendu jamais de Sahara tout court. Il ne croyait pas si bien dire : l’Algérie qui s’était vu concéder par la France coloniale plus d’une dizaine de territoires du sud-est marocain, reluquait aussi impudemment, toute honte bue, ceux du Sahara atlantique que le Maroc avait revendiqués dès 1956, en accédant à l’indépendance.
La Cour de La Haye avait fourni la preuve intangible et irréfutable de la marocanité du Sahara, de son appartenance physique, historique, juridique, mémorielle, culturelle, religieuse et humaine au Royaume du Maroc. Quelle que fût l’interprétation que les théoriciens sclérosés du pouvoir militaire algérien, de ceux qui les soutiennent et s’égarent aussi dans des démonstrations fallacieuses pour contester cette décision, le Maroc s’est appuyé, s’appuie toujours sur la règle internationale et donc la légalité qui lui accorde tous les droits de prendre possession de son territoire spolié par l’Espagne en attendant de reconquérir les autres parties du Sahara oriental concédés par la France à l’Algérie, en violation du droit international. Car l’enjeu véritable réside dans cette complexe injustice faite au Maroc, colonisé à l’époque dans le nord et dans le sud par deux pays, l’Espagne et la France et avec lesquelles il a du mener deux processus, deux âpres négociations avant de recouvrer sa liberté et son intégrité territoriale.
La littérature politique algérienne, trempée dans la scorie des années soixante, avec son langage et ses tics, racole le monde par des slogans sur « l’autodétermination du peuple sahraoui » dont les dirigeants sont tous originaires du Maroc, devenus mercenaires sans foi ni loi, embrigadés par les services de Toufik Mediene et autres sinistres figures de la junte militaire, stipendiés ni plus ni moins, à présent au pied du mur.