« Un regard européen sur l’Amérique Latine », thème d’une conférence-débat à l’Académie du Royaume du Maroc
Une conférence sous le thème « Un regard européen sur l’Amérique Latine » a été organisée vendredi à Rabat, à l’initiative de l’Académie du Royaume du Maroc.
Organisée dans le cadre du cycle préparatoire de la 45ème session de l’Académie consacrée à « L’Amérique latine, comme horizon de pensée », cette conférence a été animée par le président d’honneur de l’Académie des Sciences morales et politiques d’Espagne Marcelino Oreja Aguirre, qui a évoqué notamment le contexte mondial marqué par la montée en puissance des classes moyennes, la transformation du pouvoir économique des pays de l’Est et l’érosion du système de gouvernance mondiale.
Dans son intervention, M. Oreja Aguirre, également ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, a indiqué que l’Amérique latine apparaît comme une région dotée d’un énorme potentiel, dans laquelle des grands progrès se sont produits, faisant remarquer que cette région fait face à de grands enjeux liés à l’éducation et la productivité.
« Les relations entre l’Europe et l’Amérique latine sont en train de traverser un mauvais moment à cause de la corruption », a estimé l’ancien chef de la diplomatie espagnole, affirmant qu’ « il s’agit dans l’ensemble d’une relation positive et très constructive, caractérisée par l’absence de conflits importants ».
Il a de même indiqué qu’« il n’est pas possible que les petites et moyennes industries d’Amérique latine aient une productivité équivalente au 15% de celle qu’ont les mêmes aux États-Unis. Le Monde ne peut pas fonctionner comme cela. En Amérique latine, on avance dans la réduction de la pauvreté mais on ne le fait pas au rythme adéquat du progrès ».
L’Amérique latine peut jouer un plus grand rôle au niveau de la sécurité et de la défense, a-t-il soutenu, faisant savoir que « La coopération militaire euro-latino-américaine se trouve à un stade très précoce et elle est surtout bilatérale ».
La culture n’est pas en reste, a-t-il dit, notant que celle-ci est un levier de projection internationale : « La vie américaine est très puissante, très authentique et très autochtone, mais nous avons des mondes en commun, mondes de langue, de culture et d’histoire ». Cette rencontre intervient après la conférence inaugurale animée, en novembre dernier, par l’ancien Président de la République Fédérative du Brésil, Fernando Collor de Mello, autour du thème « les pays d’Amérique latine et la traversée de la mondialisation : de bons navigateurs ou des naufragés ».