Relier le Sénégal et le Brésil à la nage, un défi audacieux tenté par une Canadienne
La nageuse canadienne Heidi Levasseur, surnommée la Sirène, s’apprête à lancer en décembre prochain un gigantesque projet consistant à traverser l’Atlantique à la nage et réaliser ainsi une première mondiale, une initiative qui recèle une dimension sportive, scientifique et culturelle.
Levasseur a jeté ainsi son dévolu sur la capitale sénégalaise à partir d’où elle devra parcourir 3.000 km entre 4 à 6 mois, en raison de 8 heures de nage par jour avant de jeter l’ancre à Recife au Brésil. Au menu de cette traversée baptisée « Défi Atlantica », deux projets de recherche, la production d’un documentaire, le déploiement d’une équipe de marins, une levée de fonds et d’autres initiatives.
« La pointe du Sénégal, Dakar, est la partie du continent la plus à l’ouest de l’Afrique, ce lieu de départ nous apparait être l’idéal pour prendre le départ« , a-t-elle confié dans un entretien à MAP Dakar, en marge de son déplacement dans la capitale sénégalaise pour préparer cet ambitieux projet. « Avant le jour J, je serais au Sénégal durant un mois, l’occasion de découvrir la vie dans ce beau pays, la chaleur humaine de ses habitants, sa beauté, particulièrement en ce qui a trait aux plages et à l’accès à la mer« , a-t-elle dit.
Afin de joindre l’utile à l’agréable, la nageuse canadienne espère, à travers cette initiative, promouvoir les relations entre la diaspora africaine vivant en Amérique Latine et le continent.
« Le Sénégal est un pays qui souhaite vivement attirer les investissements étrangers notamment ceux de la diaspora sénégalaise et africaine d’une manière générale. A travers cette traversée entre le Sénégal et le Brésil, nous souhaitons favoriser le rapprochement entre l’Afrique, les Africains et la diaspora africaine d’Amérique latine, en particulier celle du Brésil, où l’on retrouve la plus importante communauté d’ascendance africaine d’Amérique latine« , a-t-elle enchaîné.
« Toute cette communauté d’origine africaine pourrait oeuvrer aussi au développement du Sénégal en favorisant de l’investissement au pays. Il y a un grand intérêt à favoriser ce rapprochement entre Sénégalais et Brésiliens d’origine africaine qui peuvent contribuer au progrès du Sénégal dans les prochaines années grâce à l’apport de cette traversée également« , a-t-elle relevé.
En ce qui concerne la préparation physique pour une telle épreuve, Levasseur a relevé qu' »un entrainement progressif pour une partie de l’année et surtout dans les mois à venir est mis en place« . « On doit également planifier une période d’acclimatation au Sénégal un mois avant le départ », a-t-elle souligné. Heidi Levasseur, nageuse professionnelle et conférencière, compte à son actif plusieurs exploits, notamment la traversée internationale du lac Memphrémagog (42 km) au Canada en 1995, devenant ainsi la plus jeune personne à braver ce lac, puisqu’elle était âgée d’à peine 15 ans.
L’année suivante, en 1996, elle tente de réaliser l’une des plus difficiles épreuves de nage reconnues dans le monde, en l’occurrence la Traversée Internationale du Lac St-Jean (40 km), où elle a terminé en 4e position chez les dames, réalisant encore une fois une première étant la plus jeune à réussir cet exploit. Après une trêve de plusieurs années, elle renoue avec les compétitions en 2009, mais s’éloignant toutefois du cadre compétitif pour aller plutôt à la conquête des eaux du monde.