Remaniement : Quelques profils du gouvernement Akhannouch 2
Le remaniement a été officialisé lors d’une cérémonie au palais royal de Rabat, où SM le Roi Mohammed VI a reçu les ministres nouvellement nommés. La nouvelle composition du gouvernement Akhannouch II a été dévoilée de nouveaux profils dont de nouveaux ministres et secrétaires d’État nommés par le Souverain.
Karim Zidane à la tête d’une nouvelle ère d’investissement
SM le roi Mohammed VI a nommé Karim Zidane au poste de ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, le plaçant ainsi au cœur des efforts du Maroc pour stimuler la croissance économique et améliorer la gouvernance. Cette nomination le propulse à un rôle clé dans le cabinet du Premier ministre Aziz Akhannouch, où il sera chargé de piloter les réformes stratégiques en matière d’investissement et d’évaluation des politiques publiques.
Zidane succède à Mohcine Jazouli, qui occupait cette fonction depuis 2021, et devient une figure incontournable dans la gestion de la politique économique du royaume. La création en 2022 du Ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques Publiques (MICEPP) marque un tournant pour le Maroc dans sa volonté de rationaliser les processus économiques et d’améliorer l’efficacité de ses politiques publiques.
Le ministère a pour mission centrale de concevoir et de superviser la mise en œuvre des politiques de l’État visant à promouvoir l’investissement, à simplifier la réglementation des entreprises, et à garantir que les politiques publiques soient en adéquation avec les objectifs de développement à long terme du pays.
Fort d’une carrière de plus de trois décennies dans l’industrie automobile allemande, Zidane apporte une perspective internationale à cette nouvelle mission. Ingénieur mécanicien de formation, il s’est distingué dans le développement de moteurs à essence chez BMW, où il a participé à des projets innovants dans le domaine de la durabilité.
Son expertise en gestion de projets complexes et en innovation dans un marché mondial concurrentiel constitue un atout indéniable pour orienter les stratégies d’investissement du Maroc. À la tête du MICEPP, Zidane aura pour tâche de coordonner les initiatives gouvernementales visant à attirer les investissements, tant nationaux qu’étrangers, à élaborer des stratégies sectorielles, et à apporter un soutien accru aux investisseurs.
Son mandat inclut également l’amélioration du climat des affaires, en simplifiant la réglementation, afin de positionner le Maroc comme une destination de choix pour les entreprises mondiales. Ce défi est d’autant plus crucial alors que le pays cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance aux secteurs traditionnels.
Originaire du Maroc et formé en Allemagne, Karim Zidane incarne une synergie entre racines marocaines et expérience internationale. Son parcours, qui l’a mené de Souk El Arbaa au cœur du pôle industriel européen, symbolise les ambitions du royaume de moderniser son économie et de renforcer sa présence sur la scène internationale.
Ghizlane Benjelloun nommée « Personnalité des Nations Unies au Maroc »
Le Système des Nations Unies pour le Développement (SNUD) au Maroc a décerné à Ghizlane Benjelloun le titre de « Personnalité de l’ONU au Maroc » pour l’année 2024, une distinction annoncée lors de la Journée des Nations Unies, célébrée jeudi à Rabat. Cette reconnaissance salue son engagement indéfectible en faveur de la santé mentale des enfants et de la défense de leurs droits, comme en atteste une déclaration officielle de l’ONU au Maroc.
Cette nouvelle distinction, lancée cette année, vise à mettre en lumière l’engagement civique et les efforts exceptionnels des personnes œuvrant en faveur des Objectifs de développement durable (ODD). Nathalie Fustier, coordonnatrice résidente des Nations Unies au Maroc, a salué avec enthousiasme le dévouement de Benjelloun envers la jeunesse marocaine, soulignant que « les enfants d’aujourd’hui sont les acteurs de demain, porteurs d’espoir et de changement pour un avenir meilleur », selon un communiqué de presse.
En acceptant cette distinction, Ghizlane Benjelloun a exprimé sa profonde gratitude, dédiant cette reconnaissance à tous ceux qui œuvrent pour la protection des droits des enfants. Elle a également souligné que l’avenir des enfants et de la société dépend de l’importance accordée à la santé mentale dans les politiques de développement.
La remise officielle du certificat aura lieu en présence de Nathalie Fustier et d’Eric Falt, directeur régional du Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb. Ghizlane Benjelloun est par ailleurs vice-présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) et membre du conseil d’administration de l’Union nationale des femmes marocaines (UNFM). Elle occupe également des fonctions importantes au sein du Bureau international des droits de l’enfant et de l’Association européenne de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, tout en apportant une contribution active à l’organisation internationale « La cause des bébés ».
Professeur émérite de pédopsychiatrie et chef du service de pédopsychiatrie au CHU Ibn Rochd de Casablanca, elle est également membre du Conseil scientifique et du Comité de suivi de la Chaire académique Lalla Meryem pour la femme et l’enfant à l’Université Mohammed V de Rabat. Ses domaines d’expertise couvrent aussi bien les aspects cliniques que pédagogiques.
Ahmed El Bouari, un technocrate à la tête du ministère de l’Agriculture
Ahmed El Bouari a été nommé ministre de l’Agriculture, de la Pêche, du Développement rural et des Eaux et Forêts, succédant à Mohamed Sadiki, une figure du Rassemblement national des indépendants (RNI) et proche collaborateur du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Cette nomination s’inscrit dans le cadre d’un remaniement ministériel qui a vu l’entrée de six nouveaux secrétaires d’État issus des partis de la coalition au pouvoir, renforçant la représentation du RNI, du PAM et de l’Istiqlal, tandis que les ministères stratégiques comme l’Intérieur, les Affaires étrangères, la Justice et les Affaires islamiques demeurent inchangés.
El Bouari, technocrate chevronné avec plus de vingt ans d’expérience, occupe depuis juin 2023 la fonction de directeur de l’irrigation et du développement agricole au sein du même ministère qu’il dirige désormais. Auparavant, il avait été nommé en septembre 2018 directeur de l’irrigation et de l’aménagement du territoire agricole, poste dans lequel il a supervisé des projets phares comme le transfert interbassins d’eau entre les fleuves Sebou et Bouregreg.
Originaire d’Ouezzane, El Bouari a également été à la tête de la division du développement au sein de la direction de l’irrigation de 2009 à 2013. Sa carrière a commencé dans une unité de coordination de projets financés par la Banque mondiale, où il a acquis une expérience précieuse dans le développement rural et la gestion des ressources hydriques.
À 60 ans, El Bouari est aussi une figure influente du RNI, ayant récemment été réélu président de l’association des ingénieurs du parti. Il est par ailleurs actif dans plusieurs associations professionnelles nationales et internationales dans le domaine de l’irrigation et du développement agricole.
En tant que ministre, El Bouari sera chargé de poursuivre la modernisation du secteur agricole, qui représente plus de 12 % du PIB national. Ses principales priorités incluront l’augmentation de la productivité agricole, le renforcement de la résilience face aux changements climatiques, le soutien au développement rural, et la lutte contre la grave sécheresse qui affecte le pays, provoquant une pénurie d’eau et une baisse des rendements agricoles.
Le portefeuille de l’agriculture est crucial pour la stratégie de développement du Maroc, et la nomination de M. El Bouari reflète une volonté de continuité dans la gestion experte de ce secteur vital pour l’économie nationale.
Amine Tahraoui remplace Khalid Ait Taleb au poste de ministre de la Santé
Amine Tahraoui a été officiellement nommé nouveau ministre de la Santé du Maroc, succédant à Khalid Ait Taleb. Cette nomination a été entérinée à l’occasion d’un remaniement gouvernemental, le roi Mohammed VI recevant à Rabat les nouveaux ministres ainsi que ceux reconduits dans leurs fonctions.
Avant d’être appelé à diriger le ministère de la Santé, Amine Tahraoui occupait le poste de directeur général adjoint au sein du groupe Aksal, selon plusieurs sources. Il a également exercé diverses fonctions de responsabilité, notamment en tant que président-directeur général d’Amazzine, société spécialisée dans le développement des centres commerciaux pour Salwa Akhannouch, épouse du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Des rapports soulignent les liens de longue date qu’entretient Tahraoui avec ce dernier. Il avait, par ailleurs, œuvré au ministère de l’Agriculture lorsque M. Akhannouch en assurait la direction.
La carrière de Tahraoui a débuté dans le secteur de la banque d’investissement, notamment chez Attijari Finances Corp. Son parcours au sein de diverses institutions témoigne de son expérience dans des secteurs clés.
Le ministère de la Santé, à l’instar de celui de l’Éducation, est confronté à des défis majeurs, notamment une grave pénurie de personnel médical. Cette situation s’est aggravée au fil du temps en raison d’autres difficultés mises en lumière dans de nombreux rapports récents, tels que le manque d’infrastructures adéquates et de ressources matérielles, notamment d’équipements médicaux.
En décembre dernier, un rapport de l’Institut Royal des Études Stratégiques (IRES) faisait état d’un ratio de 1,64 agents de santé pour 1 000 habitants à la fin de l’année 2021, bien en deçà du seuil minimum de 4,45 requis pour atteindre les objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies. Bien que les dépenses de santé en pourcentage du PIB aient régulièrement augmenté au cours des deux dernières décennies, elles demeurent insuffisantes selon le même rapport.
Le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a exprimé des préoccupations similaires dans son rapport de 2022, critiquant l’inégalité de répartition des ressources humaines à travers le pays, en particulier dans les zones rurales qui souffrent davantage de cette carence. Le CNDH a également mis en avant la charge financière excessive supportée par les familles marocaines lors de la recherche de soins, avec 50 à 63 % des coûts à la charge des patients
Abdessamad Kayouh, nouveau ministre des Transports et de la Logistique
Abdessamad Kayouh, homme politique et entrepreneur chevronné, a été nommé nouveau ministre des Transports et de la Logistique du Maroc. Originaire d’Oulad Tayma, dans la province de Taroudant, il est une figure emblématique du Parti de l’Istiqlal depuis plus de dix ans, et l’une des personnalités influentes de la région de Souss-Massa, reconnue pour ses contributions au développement régional et national.
Kayouh succède à Mohammed Abdeljali à la tête du ministère des Transports. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, il est attendu qu’il mette à profit sa vaste expérience politique et économique pour gérer l’un des secteurs les plus stratégiques du Maroc.
Son parcours politique a débuté en 1997, lorsqu’il a été élu député de sa circonscription natale. Cette entrée en politique a marqué le commencement d’une carrière riche qui l’a conduit à occuper plusieurs postes clés, notamment celui de ministre de l’Artisanat de 2012 à 2013, où il a joué un rôle central dans la modernisation du secteur artisanal marocain. En 2018, il a été élu premier vice-président de la Chambre des conseillers, où il a participé à l’élaboration de réformes législatives et au développement des relations internationales.
En plus de sa carrière politique, Abdessamad Kayouh possède un solide bagage académique. Il est diplômé en commerce international à Casablanca, avant de poursuivre une maîtrise en sciences politiques. Il a également suivi des formations avancées en gestion agricole en Afrique du Sud et aux États-Unis. Ces compétences ont été mises à contribution lorsqu’il a pris la direction de l’entreprise agricole familiale, où il a su allier pratiques commerciales modernes et techniques agricoles traditionnelles.
En 2024, il a été élu deuxième vice-président de la Chambre des représentants, consolidant ainsi son rôle de figure influente dans la sphère législative marocaine. En tant que ministre des Transports, Kayouh sera chargé de moderniser les infrastructures de transport du pays, secteur vital pour la croissance économique et la compétitivité internationale du Maroc. Alors que le Royaume ambitionne de devenir un hub logistique de premier plan en Afrique et au-delà, le leadership de Kayouh sera décisif pour mener à bien les réformes nécessaires et s’assurer que le réseau de transport réponde aux exigences d’une économie en pleine expansion.
Abdeljebbar Rachidi, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, chargé de l’Insertion sociale
À l’instar des autres secrétaires d’État, Abdeljebbar Rachidi a été désigné pour mener sa mission auprès d’un ministère dirigé par un responsable issu de la même famille politique (l’istiqlalienne Naïma Benyahia).
Journaliste de profession, ayant officié dans la presse du parti (Al Alam), Rachidi a auparavant collaboré dans les cabinets des ministres Nizar Baraka et Mohamed Saâd Alami. Désigné récemment parmi les membres du comité exécutif du parti de la Balance, il a aussi été président du 18ème Congrès de l’Istiqlal, organisé du 26 au 28 avril 2024 à Bouznika.
Adib Benbrahim, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, chargé de l’Habitat
Expert-comptable depuis 2001, le nom de Adib Benbrahim est associé au cabinet d’audit r’bati Horwath Maroc. Très actif dans la vie associative, notamment au niveau du Conseil national de l’Ordre des experts-comptables, ce natif de Rabat est connu aussi pour son engagement politique dans les rangs du PAM, où il a présidé notamment la commission chargée d’élaborer le programme électoral à la veille des législatives de 2021.
Également membre élu du conseil communal de l’arrondissement Agdal-Rabat, Adib Benbrahim mettra à profit son expérience pour apporter sa touche au ministère de tutelle, dirigé par la coordinatrice de la présidence collégiale du parti, Fatima Zahra Mansouri, en particulier dans les dossiers liés à l’Habitat. Après un bac sciences expérimentales au lycée Dar Essalam, Benbrahim a fait ses études à l’Institut de gestion de Tunis, puis à l’ISCAE à Casablanca.
Omar Hejira, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie et du Commerce, chargé du Commerce extérieur
Issu d’une famille enracinée dans la vie politique dans la région de l’Oriental (son frère, Taoufik Hejira, était ministre de l’Habitat de 2002 à 2012), Omar Hejira rejoint le gouvernement en tant que secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie et du Commerce, chargé du Commerce extérieur.
Cet istiqlalien, pharmacien de profession, va devoir revisiter les nombreux ALE signés par le Maroc et se pencher sur le dossier délicat du déficit du commerce extérieur. Il devra à ce titre aider son ministre de tutelle, l’istiqlalien Ryad Mezzour, à trouver les niches et solutions qui pourraient accélérer la concrétisation de la stratégie de substitution des importations.
Zakia Driouich, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Eaux et forêts, chargée de la Pêche maritime
Pur produit du département de la pêche, elle a intégré l’administration au début des années 90 en tant que cadre à la direction des industries de la pêche. Quelques années plus tard, elle devient chef de service puis chef de la division de contrôle des produits, de la normalisation et de la promotion commerciale. En 2005, elle est promue au poste de directeur des industries de la pêche, puis en 2008 directeur des pêches maritimes et de l’aquaculture.
Avant sa nomination en tant que secrétaire d’État chargée de la Pêche maritime, Zakia Driouich a été secrétaire général de ce même département ministériel. Durant tout son parcours, elle a eu à gérer des dossiers de grande importance, à commencer par la stratégie Halieutis.
Hicham Sabiry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, chargé de l’Emploi
C’est l’un des cinq notaires qui ont pu décrocher des sièges au Parlement lors du scrutin législatif du 8 septembre 2021. Engagé sous les couleurs du PAM, il va devoir se consacrer à sa nouvelle fonction en tant que secrétaire d’État chargé de l’Emploi, en coordination avec son ministre de tutelle, Younes Sekkouri, lui aussi issu du PAM.
Hicham Sabiry est l’actuel président du Conseil national de l’Ordre des notaires du Maroc. Notaire à Casablanca depuis 2002, il a assuré plusieurs missions au sein de l’instance nationale. Il était notamment trésorier adjoint du Conseil national et président du département des Études, du Développement et de la Modernisation de la profession notariale.
Lahcen Essaadi, secrétaire d’État auprès de la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, chargé de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire
Figure emblématique de la jeunesse du RNI (il est le président de la Fédération nationale de la jeunesse du parti), le député de Taroudant, originaire de Sidi Ifni, ne ratait aucune occasion pour défendre le bilan du gouvernement Akhannouch. Ses interventions très controversées, que ce soit sur les plateaux télé ou bien au sein du Parlement, surtout quand il s’agit de défendre l’indéfendable (montée du chômage, inflation record) lui ont permis de forcer l’admiration de la direction du parti de la Colombe.
Réputé proche de Aziz Akhannouch, Lahcen Essaadi s’est vu récemment propulsé président de la commission des finances à la chambre des représentants.
Avant de se lancer dans la politique, Lahcen Essaadi était enseignant dans la région de Marrakech. Il devra désormais céder son siège au Parlement suite à sa nomination en tant que secrétaire d’État chargé de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire.