Remplissage des barrages : Entre soulagement et prudence

Les récentes pluies qui se sont abattues sur plusieurs régions du Royaume ont apporté un réel soulagement en améliorant les niveaux des barrages et en renforçant les réserves d’eau du pays. Ces pluies, attendues depuis longtemps, représentent une bouffée d’air frais pour les secteurs agricole et industriel qui dépendent de ces ressources. Cependant, elle souligne aussi l’importance d’une gestion durable et réfléchie pour garantir que ces réserves soient utilisées de manière optimale à long terme.
Le ministère de l’Équipement et de l’Eau a annoncé que, grâce aux pluies tombées dans plusieurs régions du Maroc depuis le début du mois, le taux de remplissage des barrages a atteint 21,3 % au 13 mars. Cette hausse permet de porter les réserves en eau à 5.271,7 millions de mètres cubes, soit une augmentation de 23,7 % par rapport à l’année précédente à la même période.
Dans un communiqué diffusé via la plateforme « Maa Dialna », le ministère a précisé que cinq barrages ont atteint leur capacité maximale. Parmi eux, on retrouve Charif Al Idrissi (avec une capacité de 121,6 millions de mètres cubes, actuellement rempli à 87 %), Oued Za (94,9 millions de mètres cubes), Bouhouda (44,8 millions de mètres cubes), Chefchaouen (12,2 millions de mètres cubes) et Nakhla (4,2 millions de mètres cubes).
Cet accomplissement est perçu comme un signe positif pour la gestion des ressources en eau du Maroc. Les experts expliquent que cette situation est directement liée aux fortes précipitations récentes, dans un contexte où les variations climatiques semblent se renforcer. Ils soulignent qu’une telle amélioration des réserves en eau est indispensable pour la recharge des nappes phréatiques et pour l’approvisionnement en eau potable, agricole et industrielle. Cependant, certains mettent en garde contre un optimisme excessif, soulignant qu’il ne faut pas négliger la nécessité d’une gestion durable et responsable de l’eau.
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Certains experts soulignent que si le remplissage complet de ces barrages est une bonne nouvelle à court terme, il comporte aussi des défis. Des infrastructures insuffisamment adaptées risquent d’être mises sous pression. En cas de fortes pluies, le risque d’inondations devient plus élevé, surtout si les barrages n’ont pas de systèmes de régulation efficaces. Face à ces préoccupations, il devient urgent de moderniser les infrastructures hydrauliques. Il est indispensable de renforcer la capacité de stockage d’eau et de mieux contrôler les débits à l’aide de technologies avancées de gestion de l’eau.
Il est également important d’évaluer régulièrement la résistance des barrages face aux risques d’inondation. Certains experts recommandent la construction de nouveaux barrages dans les zones vulnérables et l’extension de ceux existants afin de mieux gérer les épisodes de précipitations intenses. L’utilisation de technologies modernes, comme les satellites ou les systèmes intelligents de surveillance, permettrait un suivi en temps réel et une gestion plus réactive.
Les récentes informations publiées par le ministère rappellent aussi qu’il est essentiel d’adopter une approche plus globale pour la gestion des ressources en eau. Les spécialistes insistent sur l’importance d’une répartition équitable de l’eau entre les différents secteurs afin de garantir un approvisionnement durable, tant pour l’agriculture que pour l’industrie ou les zones urbaines.
Ils appellent également à une meilleure coordination entre les ministères concernés pour optimiser l’utilisation des ressources disponibles. Enfin, la sensibilisation des citoyens, des agriculteurs et des collectivités territoriales aux enjeux de l’eau et aux effets du changement climatique est primordiale.