Rencontre à Marrakech sur les défis de l’édification de l’UMA
Des chercheurs et universitaires maghrébins ont débattu, samedi à Marrakech, du commun maghrébin et des principales problématiques entravant l’intégration au sein de ce regroupement régional à la lumière des mutations accélérées que connaît actuellement le monde.
Les intervenants à cette rencontre, organisée par l’Organisation de l’action maghrébine (OAM), en partenariat avec la Fondation Hans Seidel, ont tenu à s’arrêter sur les causes empêchant la réalisation de l’intégration maghrébine, notamment les conflits et les litiges existant entre les pays les plus agissants dans cette région, ce qui entrave, selon eux, l’édification d’un Maghreb arabe fort et uni.
La construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA) revêt une importance cruciale pour la réalisation de la stabilité, la paix et la prospérité dans la région, a souligné le président de l’OAM, Driss Lagrini, notant que plusieurs facteurs d’unité, réunissant les pays maghrébins, tirent la sonnette d’alarme sur les risques sécuritaires et terroristes, qui menacent la région.
M. Lagrini a indiqué que le Maroc a toujours opté pour le choix de l’unité et de l’intégration maghrébine, lequel choix se traduit dans sa Constitution et dans les différents discours royaux.
Pour sa part, le délégué régional de la Fondation Hanns Seidel au Maroc et en Mauritanie, Jochen Lobah, a affirmé que le retour du Maroc à l’Union africaine est de nature à insuffler une nouvelle dynamique pour l’intégration maghrébine et l’amélioration des relations, particulièrement entre le Maroc et l’Algérie, deux pays clés pour la réalisation de cette intégration et l’instauration de la stabilité politique dans la région de l’Afrique du Nord.
Le président du Centre marocain des études stratégiques, Mohamed Benhamou, a, quant à lui, mis l’accent sur les menaces sécuritaires auxquelles fait face la région du Maghreb, notamment celles à caractère conventionnel et quasi-chronique et relatives aux mouvements séparatistes et les problèmes des frontières entre ces pays et également au phénomène de terrorisme qui ne peut être géré et traité à court terme.
Selon M. Benhamou, il existe un troisième type de menaces qualifiées d’émergentes, portant sur les crimes transfrontaliers (la drogue sous toutes ses formes), la prolifération et le trafic des armes à large échelle, l’immigration clandestine et le trafic des êtres humains.
Devant ces menaces réelles, il s’avère nécessaire de revoir plusieurs concepts tels que »l’ennemi », »la guerre » et »l’espace », et d’instaurer une collaboration intérieure entre ces pays, chose qui reste encore faible en l’absence de stratégie régionale »sérieuse » pour faire face à ces menaces, ajoute-t-il. Le président du Centre maghrébin des études stratégiques (Mauritanie), Didi Ould Salek, a, de son côté, abordé la question du commun maghrébin et des problématiques d’intégration, attirant l’attention que l’expérience des 50 dernières années a prouvé que le commun (langue, religion, histoire, géographie) ne prend pas en compte les mutations profondes de nos sociétés et ne constitue plus un facteur d’intégration.
Les participants à cette conférence de deux jours se pencheront sur plusieurs thématiques relatives notamment aux efforts historiques de l’édification du Maghreb arabe, au coût de la non intégration Maghrébine, aux défis communs maghrébins et au patrimoine culturel commun et la construction maghrébine.