Rencontre-débat à Paris sur l’attractivité et l’innovation en tant que leviers du développement des territoires
Une rencontre-débat sur l’attractivité et l’innovation en tant que leviers du développement des territoires en France et au Maroc s’est tenue, jeudi soir, au siège de l’ambassade du Royaume à Paris, avec la participation de M. Abdelahad Fassi Fihri, ministre de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville.
Cette rencontre, qui s’est déroulée en présence de nombreux spécialistes et experts des deux pays, a été l’occasion de présenter les grandes orientations de la politique de développement territorial et de la régionalisation dans les deux pays.
Les différents intervenants ont, tour à tour, pris la parole pour apporter des témoignages croisés sur les expériences de l’un et l’autre pays, notamment en matière de développement territorial, d’attractivité, d’innovation, de relations entre monde urbain et monde rural et, de lutte contre les disparités.
Ils ont également mis l’accent sur les différents mécanismes mis en place par le Maroc et la France pour relever de tels défis et permettre de rendre leurs territoires plus attractifs aux investisseurs, en total respect des principes du développement durable, d’innovation et de cohésion sociale.
Les orateurs ont souligné notamment la nécessité pour les deux pays de renforcer leur coopération à travers l’échange de bonnes pratiques et le transfert de savoir-faire des élus et des experts dans ce domaine, eu égard à la similitude des défis auxquels ils sont confrontés.
Lors de cette rencontre-débat, à laquelle ont pris part également M. François Lamy, Ancien ministre délégué français à la Ville, M. Jean-Benoît Albertini, Commissaire Général à l’Égalité des Territoires en France ainsi que des responsables de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), M. Fassi Fihri s’est déclaré convaincu que le chantier de la régionalisation, actuellement en cours au Maroc, reste fondamental pour l’attractivité.
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«Cette régionalisation, il faut la saisir dans son principe participatif, sa dimension institutionnelle, administrative et politique», a-t-il affirmé en notant que des défis existent notamment en matière de formation des élites capables de gérer ces transitions.
Lors de cette rencontre, dont la modération a été assurée par Mme Claire Charbit, chef d’Unité Dialogues Territoriaux et responsable du «Dialogue Maroc-OCDE» sur les politiques de développement territorial, M. Albertini a indiqué, de son côté, que les deux pays, qui ont beaucoup de différences certes, sont confrontés à des défis communs, observant qu’en dépit de son expérience en matière de régionalisation, la France fait aussi face à des difficultés notamment en ce qui concerne les grandes agglomérations, telle la région d’Ile de France, dont Paris est le chef-lieu.
Introduisant cette rencontre débat, à laquelle ont pris part aussi des membres des Conseils Economique, Social et Environnemental des deux pays, des élus et des représentants d’associations, l’ambassadeur du Maroc en France, M. Chakib Benmoussa, a indiqué que la coopération décentralisée est une priorité pour le Maroc et la France. Il s’agit d’un axe qui permet de renforcer les liens entre les deux pays, comme cela a été souligné récemment encore à l’occasion de la treizième Rencontre de Haut Niveau franco-marocaine, a-t-il rappelé.
Le diplomate s’est réjoui également que des coopérations au niveau des communes et des régions dans les deux pays se mettent de plus en plus en place. Dans une déclaration à la MAP, M. Fassi Fihri s’est félicité de la qualité de ce débat, organisé sous le thème : «attractivité territoriale et innovation, leviers du développement des territoires», qui intervient alors que le Royaume est engagé dans un processus important de régionalisation.
Cette rencontre, a-t-il dit, a été l’occasion d’échanger sur des thèmes importants pour les deux pays tels l’attractivité, l’innovation, la place de la culture dans le développement et la cohésion des territoires.
«Aujourd’hui pour corriger les inégalités spatiales, on s’inscrit encore dans des logiques de correction et de réparation», a-t-il indiqué en affirmant que «l’idée désormais c’est de voir comment promouvoir de nouvelles démarches où chaque territoire prend en compte ses atouts et ses contraintes pour s’engager dans des actions de développement».
Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement d’un long processus de concertation que mènent depuis des années les deux pays, a indiqué, pour sa part, M. Albertini dans une déclaration similaire, rappelant la convention en matière d’aménagement du territoire signée entre le Maroc et la France en 2016.
Des expériences réussies existent en matière de formation, notamment des fonctionnaires, de lutte contre les bidonvilles et s’agissant de la manière de réconcilier les territoires en milieux urbain et rural, a-t-il dit, en se félicitant qu’aujourd’hui «on est en train d’engranger les résultats» de telles actions communes. Les différents intervenants se sont ensuite prêtés au jeu des questions-réponses devant un auditoire particulièrement intéressée par les sujets abordés.