Rentrée scolaire 2020/2021 : deux experts décodent la décision des deux options
Après l’annonce de la décision de maintenir l’enseignement à distance pour la rentrée scolaire 2020/2021 et adopter un enseignement en présentiel pour les élèves dont les parents optent pour ce modèle, plusieurs interrogations ont été soulevés notamment au niveau des réseaux sociaux qui foisonnement de commentaires sur ce sujet.
Pour éclairer notre lanterne, deux spécialistes ont été approchés par la MAP en vue d’expliquer l’impact de cette décision, il s’agit de Mme Majdouline Enahibi, professeur d’enseignement supérieur à la Faculté des Sciences de l’Éducation, Université Mohammed V et M. Mustapha Ennaji, directeur du laboratoire de virologie à l’université Hassan II de Casablanca.
Quel est l’impact de la décision de deux options pour l’enseignement à distance ou présentiel ?
– Pour Mme Enahibi, le communiqué du ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’est pas une décision mais un choix contraignant.
– Personne ne devrait reprendre le chemin de l’école durant le mois de septembre.
– Commencer par l’enseignement à distance pour tout le monde en prenant en considération les disparités sociales et spatiales notamment pour le monde rural.
– Cette décision prête à confusion pour les parents qui sûrement ne vont pas envoyer leurs enfants à l’école sauf s’ils sont contraints.
– Pour les professeurs, cette situation est encore plus difficile car ils doivent doublement travailler. Ils feront du présentiel et de l’enseignement à distance.
– Les enfants en bas âge sont imprévisibles et les conditions de distanciation physique, d’hygiène et de sécurité requis seront-elles appliquées ?
– Réduire les effectifs afin de créer des groupes d’élèves qui étudieront en demi-journée et dispenser l’enseignement à distance pour compléter les cours présentiels et éviter l’encombrement.
– Les enfants n’ont pas été sensibilisés pour gérer une situation pareille et faire face à des situations d’urgence et « tout cela va s’acquérir avec le temps ».
– Les responsables et les gestionnaires en général doivent prendre des décisions qui parfois sont surprenante et de dernière minute, non seulement au Maroc mais dans les autres pays surtout que « nous faisons face à une épidémie »
– Dans la majorité des cas, ces décisions ne sont pas des décisions définitives.
Même son de cloche pour Mustapha Ennaji, directeur du laboratoire de virologie à l’université Hassan II de Casablanca, qui estime qu’il est préférable de faire une évaluation de l’enseignement à distance avant de l’imposer.
– Est-ce que ce mode d’enseignement a donné ses fruits de mi-mars à juin ?
– Le rôle des pédagogues et professeurs est de guider les parents dans leurs choix.
– On ne peut pas responsabiliser les parents à la dernière minute.
Samedi soir, le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique avait décidé d’adopter l’enseignement à distance comme modèle pédagogique au début de l’année scolaire 2020-2021 qui commence le 7 septembre, tous cycles et niveaux confondus, dans l’ensemble des établissements publics et privés ainsi que dans les écoles des missions étrangères. En outre, l’enseignement en présentiel sera assuré pour les apprenants dont les parents optent pour ce modèle, sachant qu’un mécanisme sera établi pour permettre aux familles de faire un tel choix.
Trois modèles ont été préparés en prévision de la rentrée scolaire 2020-2021 en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique liée à la Covid-19.
Le premier scénario prévoit l’adoption de l’enseignement présentiel à 100 pc en cas d’amélioration de la situation, alors que le deuxième concerne l’alternance entre enseignement présentiel et auto-enseignement en cas d’amélioration de la situation avec nécessité du respect des mesures préventives.
Le troisième scénario porte sur le recours uniquement à l’enseignement à distance si la situation épidémiologique s’aggrave.