Rentrée scolaire 2024-2025 : Les professionnels dénoncent l’exclusion des imprimeries nationales
Controverse sur l’impression des manuels scolaires. Pour la rentrée scolaire 2024-2025, des milliers d’établissements marocains recevront des manuels imprimés en Europe, malgré les directives gouvernementales en faveur de l’impression locale. Les éditeurs marocains dénoncent cette décision, accusant le ministère d’avoir modifié les formats d’impression afin d’exclure les imprimeries nationales.
Au cours de la prochaine saison scolaire, plus de 2 600 établissements à travers le pays recevront des manuels, des brochures et des calendriers scolaires signés par des imprimeurs français, espagnols et allemands, en violation des directives et des décisions émises par le gouvernement, qui fixent les normes et les conditions d’impression de ce type de publications à l’échelle locale.
En effet, des éditeurs font circuler des informations désagréables sur une société nouvellement créée, propriétaire d’une petite bibliothèque, qui a bénéficié de marchés publics lancés par les académies régionales de l’éducation et de la formation. Ces marchés font partie d’une initiative pilote pour un livre unifié dans trois matières : l’arabe, le français et les mathématiques.
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Cependant, les professionnels ont dénoncé le cahier des charges pour les appels d’offres d’impression de livres, conçu sur mesure après que le ministère a modifié les formats d’impression habituels des manuels scolaires. Selon les médias, les nouveaux formats ne sont disponibles que dans deux imprimeries du Royaume. Les livres devront être distribués aux académies, qui les distribueront ensuite aux directions, puis aux écoles.
Cette démarche contredit les normes en vigueur, qui exigent de soutenir les bibliothèques pour les préserver comme espaces de diffusion de la culture et de la connaissance.
De plus, les éditeurs ont indiqué que la société concernée a préféré s’adresser aux pays européens pour imprimer des milliers d’exemplaires du livre unifié, moyennant un prépaiement en devises fortes. Les mêmes sources évoquent des sommes colossales pouvant atteindre 9 millions.
Les éditeurs ont été surpris par cette démarche, soulignant que le tissu industriel marocain dans le domaine de l’impression des manuels scolaires publics dispose de toutes les qualifications et équipements nécessaires pour fournir des produits répondant aux niveaux de qualité et de prix prédéterminés par le gouvernement, et ce, malgré les contraintes auxquelles le secteur est confronté, telles que la cherté du papier sur le marché national et international.