Reportage: La Covid-19 paralyse l’activité touristique dans la région de Marrakech
Le tourisme dans la région de Marrakech souffre toujours de l’impact de la pandémie de la covid-19, le rythme de vie n’est plus le même qu’avant.
Privé de ses touristes et ses « Hlaykia », la place de Jamaâ Lfna est devenue un espace vide, seulement quelques magasins et cafés sont ouverts. La situation économique de « la ville ocre », qui attendait beaucoup de monde cette année, est toujours paralysée à cause de la pandémie et les restrictions mises en place contre la propagation de la Covid-19, malgré les efforts déployés par le ministère de tutelle et les autorités de la région pour soutenir le secteur.
Dans les ruelles du « souk jdid », les commerçants, les bijoutiers… ont ouvert leurs magasins dans l’espoir que quelqu’un achète leurs produits. Pour passer un peu de temps en dehors de sa maison et changer d’air, lhaj Sidimohamed ouvre, dans l’après-midi, son magasin de babouches « pour voir ses amis » et « préparer le casse-croûte ensemble », « en demandant à chaque visiteur d’entrer pour voir ses babouches qui font partie de l’accoutrement traditionnel des Marocains », indique-t-il, mais avec la crise actuelle, il « ne vend rien ».
Ce weekend, du 21 et 22 novembre, la région de Marrakech a reçu plusieurs touristes nationaux, venus de Casablanca, Rabat, Tanger… L’air frais, les jardins et les palmeraies ont fait l’objet de l’attention des entrants. Aussi, les différentes communes rurales de la région, situées entre les pics de l’Atlas, ont attiré plus de nationaux qui ne sont pas habitués à autant d’air frais. Ces deux jours ont, en effet, été marqués par une affluence massive des nationaux aux différentes régions de la ville, parce qu’avant surtout durant l’été, les gens ne pouvaient pas se déplacer et ils essayent de profiter de cette période hors saison pour passer un peu de temps en famille dans des endroits calmes et frais comme Marrakech et ses régions, selon un témoignage d’une maman qui a visité la région avec sa petite famille composée de 4 personnes.
Setti Fatma, où on trouve des commerçants tout au long de ses 7 cascades, était un haut lieu hautement visité. Cependant, avec la crise actuelle et le durcissement des mesures préventives dans la région, les commerçants, les cafés et les restaurants souffrent de la pénurie des clients et des sources de vie. « Nous sommes dans une situation difficile, on ferme presque toute la semaine, on attend juste les weekends pour rouvrir nos magasins et on espère avoir de la chance et que Dieu nous envoie des clients », indique Mohamed dans son magasin de bijoux et des antiquités.
Pour sa part, Omar, un serveur dans un café-restaurant, situé à côté de la rivière, affirme que « la vie est devenue difficile dans ce village, il n’y a plus de touristes, sauf quelques-uns pendant les weekends, mais ce n’est pas rentable ni pour nous ni pour nos patrons », ajoutant qu’ils ont un grand problème qui mérite d’être évoqué, c’est celui de l’éboulement ou la chute de pierres qui constitue un danger pour les travailleurs, pour les visiteurs et pour tous les gens qui côtoient les montagnes, en général.
Les conditions d’accès au territoire national ont été allégées certes, mais avec le nombre de contaminations qui ne cesse d’augmenter et la limitation des déplacements entre les différentes villes du Royaume, la reprise des activités touristiques de cette région reste limitée.